Lart français de la guerre >> 26 novembre 2012 1 26 / 11 / novembre / 2012 20:02. L'art français de la guerre (2011) d'Alexis JENNI: extrait 9. Pages -292-293 : - L'Indochine ? C'est la planĂšte Mars. Ou Neptune, je ne sais pas. Un autre monde qui ne ressemble Ă  rien d'ici : imagine une terre oĂč la terre ferme n'existerait pas. Un monde mou, tout mĂ©langĂ©, tout sale. La

Programmes scolaires français Histoire, Arts - 3e, 1re ‱ Équivalence canadienne Secondaire, 2e cycleIntroductionLa PremiĂšre Guerre mondiale modifie profondĂ©ment le regard que portent les artistes sur la guerre, ces derniers dĂ©laissant petit Ă  petit une forme d’exaltation pour une dĂ©nonciation de la violence et de la barbarie. Longtemps, en effet, l’art a cĂ©lĂ©brĂ© le courage, le patriotisme et le sacrifice de soi, au travers de hĂ©ros illustres – comme ceux de l’Iliade – et la guerre a inspirĂ© les artistes de tout temps, Ă  travers toutes les pĂ©riodes. Cette inspiration est aussi due au fait que les Ɠuvres qui traitent de la guerre Ă©taient souvent des commandes, afin de valoriser un gouvernement ou un homme. Par ailleurs, avant que n’apparaisse la conscription, en 1914 – et Ă  de rares exceptions –, les artistes contemporains des guerres qu’ils reprĂ©sentaient n’y participaient pas eux-mĂȘmes. Pour cette guerre-ci, les artistes – Ă©crivains, peintres, sculpteurs, musiciens – sont massivement mobilisĂ©s, voire s’engagent volontairement, portĂ©s par l’élan patriotique. Aussi peuvent-ils raconter, peindre, dessiner ce qu’ils vivent et ce qu’ils voient, laissant Ă  la postĂ©ritĂ©, Ă  travers des Ɠuvres aux formes souvent nouvelles, d’authentiques tĂ©moignages. Ce dossier propose quelques exemples d’Ɠuvres que la guerre a inspirĂ©es Ă  des artistes qui ont participĂ© au combat, et d’autres dont les auteurs ont saisi ce thĂšme bien des annĂ©es plus tard. Chacun, Ă  sa maniĂšre, tente de reprĂ©senter l’indicible brutalitĂ© des combats, la douleur des femmes et des enfants livrĂ©s Ă  eux-mĂȘmes, la peur face Ă  la mort mais aussi, parfois, une certaine fascination face Ă  cette guerre moderne et et rĂ©cits autobiographiquesParmi les nombreux Ă©crivains engagĂ©s dans la guerre, on peut citer les Français Guillaume Apollinaire, Alain-Fournier, Blaise Cendrars, Joseph Kessel, Henri Barbusse, Louis-Ferdinand CĂ©line, Jean Giraudoux, Raymond DorgelĂšs, Charles PĂ©guy, Jean Giono, Roger Vercel, Louis Aragon, Romain Rolland, l’AmĂ©ricain Ernest Hemingway, qui fut ambulancier en Italie, les Allemands Ernst JĂŒnger et Erich Maria Remarque, les Anglais Harry Fellows et J. R. R. Tolkien, qui ont participĂ© Ă  la bataille de la Somme, le Belge Émile Verhaeren ou encore l’Autrichien Stephen Zweig qui, jugĂ© inapte au combat, fut enrĂŽlĂ© dans les services de propagande. Beaucoup furent blessĂ©s ; Cendrars fut amputĂ© d’un bras. D’autres y perdirent la vie comme Alain-Fournier, Charles PĂ©guy ou encore Apollinaire, dĂ©cĂ©dĂ© en 1918 de la grippe espagnole aprĂšs avoir Ă©tĂ© blessĂ© en 1915 au front. Pour ces hommes, il est nĂ©cessaire de tĂ©moigner de l’horreur de la guerre. Ceux qui se sont engagĂ©s par exaltation patriotique expriment leur dĂ©sillusion face Ă  l’absurditĂ© et Ă  la cruautĂ© des combats. Ceux qui cherchent Ă  publier leur tĂ©moignage durant la guerre, pour leur part, sont confrontĂ©s Ă  une censure qui ne souhaite pas voir se rĂ©pandre un esprit pacifiste et antimilitariste. Certains auteurs CĂ©line, Remarque, Giono, Hemingway attendront plusieurs annĂ©es aprĂšs la guerre, et la menace d’un nouveau conflit, pour publier des romans largement inspirĂ©s de leur expĂ©rience. Les Ă©crits postĂ©rieurs Ă  la guerre rencontrent pourtant moins de succĂšs. Les Croix de bois de Raymond DorgelĂšs, par exemple, manque le prix Goncourt de peu, au profit de Proust À l’ombre des jeunes filles en fleurs. Le public est en effet Ă  ce moment lassĂ© des rĂ©cits du conflit ; par ailleurs, les mouvements dadaĂŻste et surrĂ©aliste contribuent Ă©galement Ă  dĂ©valoriser ces tĂ©moignages pendant l’ cĂŽtĂ©s des hommes de lettres, de nombreux autres combattants ont aussi tĂ©moignĂ© par Ă©crit de leur expĂ©rience, du simple soldat aux plus hauts chefs de guerre tels que Philippe PĂ©tain ou Erich von Falkenhayn. Aux cĂŽtĂ©s des hommes de lettres, de nombreux autres combattants ont aussi tĂ©moignĂ© par Ă©crit de leur expĂ©rience, du simple soldat aux plus hauts chefs de guerre tels que Philippe PĂ©tain ou Erich von Falkenhayn. Henri Barbusse, Le Feu, Journal d’une escouade, 1916EngagĂ© volontaire en 1914, Ă  41 ans, Henri Barbusse raconte son expĂ©rience personnelle du front et des tranchĂ©es de dĂ©cembre 1914 Ă  1916. Ce rĂ©cit est paru sous forme de feuilleton dans le quotidien L’ƒuvre Ă  partir du 3 aoĂ»t 1916, puis intĂ©gralement Ă  la fin de novembre 1916, aux Ă©ditions Flammarion. Il reçoit le prix Goncourt la mĂȘme annĂ©e. Un passage de ce rĂ©cit inspirera en 1934 au peintre allemand Otto Dix le tableau Flandres, sa derniĂšre toile consacrĂ©e Ă  la grande guerre. Roland DorgelĂšs, Les Croix de bois, 1919DorgelĂšs s’inspire de sa propre expĂ©rience de la guerre mais il publie son roman sous un pseudonyme. À travers une succession de tableaux sans vĂ©ritables liens entre eux, il dĂ©peint le quotidien des soldats, au front comme Ă  l’arriĂšre. Le titre fait rĂ©fĂ©rence aux croix de bois plantĂ©es le long des chemins pour les soldats morts au front. Si le roman manque le Goncourt de peu l’annĂ©e de sa publication 1919, il obtient nĂ©anmoins le prix Femina et rencontre un succĂšs considĂ©rable. Maurice Genevoix, Ceux de 14, 1949 rĂ©cits de guerre publiĂ©s de 1916 Ă  1921 rĂ©unisLe lieutenant Maurice Genevoix a 24 ans quand il est mobilisĂ© pour partir au front. Au long de cinq livres rĂ©unis dans le recueil Ceux de 14, il raconte les huit mois qu’il a passĂ©s au front, Ă  Verdun notamment face Ă  l’horreur des conditions de vie dans les combats – boue, froid et mort –, le lecteur assiste Ă  l’amenuisement de l’enthousiasme patriotique du soldat et Ă  la montĂ©e du dĂ©couragement. BlessĂ© en 1915, Maurice Genevoix sera rĂ©formĂ©. Ernst JĂŒnger, Orages d’aciers, 1920L’auteur a rĂ©digĂ© ce rĂ©cit autobiographique Ă  partir de ses carnets de guerre et de photographies. Il y raconte son quotidien de soldat pendant quatre ans dans un rĂ©cit lucide et parfois Ă©trangement dĂ©tachĂ© des horreurs de la guerre. JĂŒnger aura du mal Ă  publier ce premier roman dans une sociĂ©tĂ© d’aprĂšs-guerre lassĂ©e de ce genre de rĂ©cit, trĂšs rĂ©pandu pendant la pĂ©riode du conflit. Joseph Kessel, L’Équipage, 1923Brancardier durant quelques mois en 1914, Joseph Kessel rejoint l’aviation Ă  la fin de l’annĂ©e 1916. Il s’inspire de cette expĂ©rience pour rĂ©diger ce rĂ©cit qui raconte les aventures d’Herbillon, un jeune homme qui quitte sa famille et celle qu’il aime pour s’engager dans l’aviation. Kessel offre dans ce rĂ©cit une vision assez idĂ©alisĂ©e de la guerre, qui n’apparaĂźt qu’en arriĂšre-plan, mettant surtout en avant le courage et la fraternitĂ© des hommes face Ă  la mort. Ernest Hemingway, L’Adieu aux armes, 1929D’inspiration autobiographique, ce roman est Ă©crit Ă  la premiĂšre personne. L’histoire se dĂ©roule en Italie pendant la Grande Guerre. Elle raconte l’histoire d’amour tragique entre Frederic Henry, un ambulancier amĂ©ricain engagĂ© dans la Croix-Rouge italienne comme le fut Hemingway, et Catherine Barkley, une infirmiĂšre anglaise. Erich Maria Remarque, À l’ouest rien de nouveau, 1929Erich Maria Remarque s’inspire de son expĂ©rience personnelle de la guerre pour Ă©crire ce roman pacifiste qui connut un succĂšs mondial. Le hĂ©ros, Paul BĂ€umer, est un jeune soldat allemand de 19 ans. InfluencĂ© par la propagande patriotique, il s’engage volontairement et dĂ©couvre sur le front ouest l’horreur de la guerre. Ce roman, considĂ©rĂ© comme relevant de l’ art dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© » par les nazis, subira les autodafĂ©s allemands en 1933. Robert Musil, L’Homme sans qualitĂ©s, 1930-1932Robert Musil participe Ă  la PremiĂšre Guerre mondiale, notamment sur le front italien. DĂ©mobilisĂ© en 1916 pour une neurasthĂ©nie dĂ©pressive, il fait la connaissance de Franz Kafka lors d’un sĂ©jour dans un hĂŽpital de Prague. Il finit ensuite la guerre dans le service de presse de l’armĂ©e. C’est Ă  partir de notes prises entre 1915 et 1917 dans des carnets qu’il Ă©crit le roman L’Homme sans qualitĂ©s, considĂ©rĂ© comme son chef-d’Ɠuvre par la critique. Louis-Ferdinand CĂ©line, Voyage au bout de la nuit, 1932Ce rĂ©cit Ă  la premiĂšre personne, largement inspirĂ© de la vie de l’auteur, est menĂ© par Ferdinand Bardamu. Dans les premiers chapitres, le personnage raconte l’enfer de la PremiĂšre Guerre mondiale et la violence absurde des tranchĂ©es. Ce premier roman de CĂ©line manque de deux voix le prix Goncourt mais obtient le prix Renaudot. Il est remarquable pour son style caractĂ©risĂ© par l’utilisation de points de suspension, d’onomatopĂ©es, de langage oral » et argotique. L’auteur, blessĂ© Ă  la guerre et traumatisĂ© par cette expĂ©rience, dĂ©nonce toute forme d’hĂ©roĂŻsme pour lui, la seule option raisonnable face Ă  la folie guerriĂšre est la lĂąchetĂ©. Roger Vercel, Capitaine Conan, 1934Dans ce roman partiellement autobiographique, Roger Vercel s’inspire de sa participation Ă  la Grande Guerre, notamment sur le front d’Orient au cours de l’annĂ©e qui suit l’Armistice. En 1918, les hommes du Capitaine Conan ne sont pas dĂ©mobilisĂ©s ils sont envoyĂ©s en mission de soutien en Roumanie. Mais ces soldats, qui sont plongĂ©s dans l’inaction, ont du mal Ă  respecter les lois de la vie civile. Norbert, narrateur et ami de Conan, est chargĂ© d’enquĂȘter sur des mĂ©faits de ce type en vue de traduire les soldats incriminĂ©s devant le conseil de guerre. Mais Conan est accusĂ© de meurtre Norbert abandonne son nouveau poste en refusant d’accuser son camarade. Le roman a reçu le prix Goncourt. Jean Giono, Recherche de la puretĂ© », 1939Ce texte autobiographique est publiĂ© en prĂ©face des Carnets Moleskine de Lucien Jacques Gallimard, 1939. Il s’agit d’un pamphlet qui tĂ©moigne des positions pacifistes de Giono dans les annĂ©es 1930. L’auteur, qui a Ă©tĂ© traumatisĂ© par son expĂ©rience de la PremiĂšre Guerre mondiale, est condamnĂ© Ă  deux mois de prison pour appel Ă  la dĂ©sertion. Ce texte a Ă©tĂ© rééditĂ© en 2013 dans le recueil Écrits pacifistes. D’autres textes de Giono dĂ©noncent l’horreur de la guerre, tel le roman Le Grand Troupeau, publiĂ© en 1931, ou Refus d’obĂ©issance » 1934, un texte que l’on retrouve aussi dans le recueil Écrits pacifistes. Blaise Cendrars, La Main coupĂ©e, 1946En aoĂ»t 1914, le poĂšte Blaise Cendrars s’engage comme volontaire dans l’armĂ©e française. Il combat sur le front de la Somme puis participe Ă  la grande offensive de Champagne. GriĂšvement blessĂ© lors d’un assaut le 28 septembre 1915, il est amputĂ© de son bras droit
 d’écrivain. Dans La Main coupĂ©e, Cendrars raconte l’annĂ©e qu’il a passĂ©e au front en condamnant les idĂ©ologies qui ont dĂ©chaĂźnĂ© et exploitĂ© la violence. On retrouve aussi le rĂ©cit de son amputation dans la nouvelle autobiographique J’ai saignĂ©, Ă©crite en 1938 Paris, Hatier, coll. Classiques et Cie. CollĂšge », 2012. En 1919, Cendrars assistera aussi le rĂ©alisateur Abel Gance lors du tournage du film pacifiste J’ de lettresJean-Pierre GuĂ©no, Paroles de poilus. Lettres et carnets du front, 1914-1918, 1993 Ils avaient dix-sept ou vingt-cinq ans. Se prĂ©nommaient Gaston, Louis, RenĂ©. Ils Ă©taient palefreniers, boulangers, colporteurs, bourgeois ou ouvriers. Ils devinrent soudainement artilleurs, fantassins, brancardiers
 Voyageurs sans bagage, ils durent quitter leurs femmes et leurs enfants et revĂȘtir l’uniforme mal coupĂ©, chausser les godillots cloutĂ©s
 Sur huit millions de mobilisĂ©s entre 1914 et 1918, plus de deux millions de jeunes hommes ne revirent jamais le clocher de leur village natal. Plus de quatre millions subirent de graves blessures
 Huit mille personnes ont rĂ©pondu Ă  l’appel de Radio France visant Ă  collecter les lettres, jusqu’ici Ă©parpillĂ©es, de ces Poilus. Cet ouvrage en prĂ©sente une centaine. »PoĂ©sieJohn McCrae, In Flanders Fields », mai 1915On reconnaĂźt le coquelicot comme le symbole du souvenir Ă  la mĂ©moire des soldats du Canada, des pays du Commonwealth britannique et des États-Unis qui sont morts Ă  la guerre. Cette fleur doit son importance au poĂšme "Au champ d’honneur” composĂ© par le major John McCrae nommĂ© plus tard lieutenant-colonel, un chirurgien dans l’artillerie canadienne, au cours de la deuxiĂšme bataille d’Ypres, en Belgique, en mai 1915. Les rĂ©fĂ©rences au coquelicot aux premiĂšre et derniĂšre strophes du poĂšme de la guerre le plus lu et le plus souvent citĂ© ont contribuĂ© Ă  donner Ă  la fleur le statut d’emblĂšme du souvenir et de symbole d’une croissance nouvelle parmi la dĂ©vastation laissĂ©e par la guerre. Au champ d’honneurAu champ d’honneur, les coquelicotsSont parsemĂ©s de lot en lotAuprĂšs des croix ; et dans l’espaceLes alouettes devenues lassesMĂȘlent leurs chants au sifflementDes sommes mortsNous qui songions la veille encor’À nos parents, Ă  nos amis,C’est nous qui reposons iciAu champ d’ vous jeunes dĂ©sabusĂ©sÀ vous de porter l’oriflammeEt de garder au fond de l’ñmeLe goĂ»t de vivre en le dĂ©fi, sinonLes coquelicots se fanerontAu champ d’honneur. Adaptation française du poĂšme In Flanders Fields » de John McCrae par le Major Jean Pariseau Wilfred Owen, Dulce et decorum est », 1917Dans ce poĂšme Ă©crit en octobre 1917 et publiĂ© Ă  titre posthume en 1920, ce jeune Britannique dĂ©nonce l’exaltation guerriĂšre d’un cĂ©lĂšbre vers du poĂšte latin Horace Il est doux et honorable de mourir pour la patrie. » Il meurt Ă  25 ans, le 4 novembre 1918, sept jours avant l’Armistice. Dulce et decorum estPliĂ©s en deux, tels de vieux mendiants sous leur sac,Harpies cagneuses et crachotantes, Ă  coups de juronsNous pataugions dans la gadoue, hors des obsĂ©dants Ă©clairs,Et pesamment clopinions vers notre lointain marche en dormant. Beaucoup ont perdu leurs bottesEt s’en vont, boiteux chaussĂ©s de sang, estropiĂ©s, aveugles ;Ivres de fatigue, sourds mĂȘme aux hululements estompĂ©sDes Cinq-Neuf distancĂ©s qui s’abattent vers l’ gaz ! Le gaz ! Vite, les gars ! EffarĂ©s et Ă  tĂątonsCoiffant juste Ă  temps les casques malaisĂ©s ;Mais quelqu’un hurle encore et trĂ©bucheEt s’effondre, se dĂ©battant, comme enlisĂ© dans le feu ou la chaux
Vaguement, par les vitres embuĂ©es, l’épaisse lumiĂšre verte,Comme sous un ocĂ©an de vert, je le vis se tous mes rĂȘves, sous mes yeux impuissants,Il plonge vers moi, se vide Ă  flots, s’étouffe, il se des rĂȘves suffocants vos pas Ă  vous aussiSuivent le fourgon oĂč nous l’avons jetĂ©,Que votre regard croise ces yeux blancs convulsĂ©s,Cette face qui pend, comme d’un dĂ©mon Ă©cƓurĂ© de pĂ©chĂ© ;Que votre oreille Ă  chaque cahot capte ces gargouillisDe sang jaillissant des poumons rongĂ©s d’écume,Ce cancer obscĂšne, ce rebut d’amertume tel, immonde,L’ulcĂšre Ă  jamais corrompant la langue innocente,Ami, avec ce bel entrain plus ne direzAux enfants brĂ»lant de gloire dĂ©sespĂ©rĂ©e,Ce Mensonge de toujours Dulce et decorum estPro patria de Wilfred Owen, Dulce et dĂ©corum est », 1917, in Et chaque lent crĂ©puscule de Wilfred Owen, traduction de Xavier Hanotte, Bordeaux, Castor Astral, 2012. Guillaume Apollinaire, Calligrammes, PoĂšmes de la paix et de la guerre, 1918 ; PoĂšmes Ă  Lou, 1947En novembre 1914, Apollinaire s’engage volontairement dans l’armĂ©e française. BlessĂ© Ă  la tĂȘte en 1915, il meurt en 1918 de la grippe espagnole aprĂšs avoir publiĂ© ses Calligrammes qu’il dĂ©die Ă  un camarade mort au champ d’honneur en 1917. Parmi ces jeux d’écriture », on peut retenir La colombe poignardĂ©e et le jet d’eau ».En 1914, Apollinaire fait aussi la rencontre de Lou, avec qui il passe une semaine Ă  NĂźmes. Apollinaire lui Ă©crit tous les jours, entre 1914 et 1916, des lettres et des poĂšmes PoĂšmes Ă  Lou qui seront publiĂ©s aprĂšs sa mort, en Apollinaire, La Colombe poignardĂ©e et le jet d’eau, 1918, calligrammeParis, BibliothĂšque LittĂ©raire Jacques GumilĂ«v, L’ouvrier », 1918Homme de lettres et historien russe mariĂ© puis divorcĂ© de la poĂ©tesse Anna Akhmatova, NicolaĂŻ GumilĂ«v est le chef de file de la Guilde des poĂštes. EngagĂ© dans le corps expĂ©ditionnaire russe en France, en 1914, il s’oppose ouvertement au rĂ©gime bolchevique et sera exĂ©cutĂ© en 1921. L’ouvrierIl est devant son fourneau qui un homme vieillissant, regard calme a l’air humbleParce qu’il cligne ses yeux ses camarades sont lui ne dort pas est occupĂ© Ă  fondre la balleQui me sĂ©parera de la a fini ; ses yeux sont peut rentrer. La lune lui, dans le grand lit,L’attend sa femme, somnolente et balle qu’il a coulĂ©e siffleraPar-dessus l’écume de la Divina grise,La balle qu’il a coulĂ©e trouveraMa poitrine qu’elle tomberai, touchĂ© Ă  mort,Je reverrai dĂ©filer mon passĂ©,Mon sang coulera Ă  flotsSur l’herbe sĂšche, poussiĂ©reuse, alors paiera le prixDe ma vie brĂšve et blouse grisĂątre, vieillissant,Un petit homme a fait de NicolaĂŻ GumilĂ«v, L’ouvrier », 1918, in PoĂšmes, traduction de Serge Fauchereau, Neuilly-lĂšs-Dijon, Éditions du Murmure, Giraudoux, La guerre de Troie n’aura pas lieu, 1935L’auteur, qui a Ă©tĂ© blessĂ© durant la PremiĂšre Guerre mondiale, est un ardent pacifiste. Il Ă©crit cette piĂšce Ă  l’aube de la Seconde Guerre mondiale, Ă©tablissant un parallĂšle entre la situation en Europe, oĂč tout le monde voit venir la guerre sans rien faire, et celle de l’AntiquitĂ© face Ă  une guerre de Troie annoncĂ©e par Cassandre que personne ne veut croire. La piĂšce est créée par Louis Jouvet et sa troupe le 22 novembre 1935 au théùtre de l’ contemporainsDepuis une trentaine d’annĂ©es, la littĂ©rature contemporaine s’est emparĂ©e du thĂšme de la PremiĂšre Guerre mondiale, comme pour remplacer les voix des derniers poilus disparus. Le prix Goncourt 2013 attribuĂ© au roman de Pierre LemaĂźtre, Au revoir, lĂ -haut – qui dĂ©bute dans une tranchĂ©e –, tĂ©moigne de cette tendance. Les rĂ©cits Ă  la premiĂšre personne sont privilĂ©giĂ©s mais ces fictions, trĂšs documentĂ©es, donnent la parole Ă  des tĂ©moins que l’on avait moins entendus dans les Ă©crits des Ă©crivains mobilisĂ©s, comme les femmes et les enfants. Roch Carrier, La Guerre, Yes Sir!, 1968Roch Carrier est surtout connu pour son premier roman, La Guerre, Yes Sir!, paru en 1968, qui a Ă©tĂ© traduit en anglais et adaptĂ© au théùtre et au cinĂ©ma. L’histoire, trĂšs allĂ©gorique, prend place autour de la veillĂ©e et de la cĂ©rĂ©monie mortuaires d’un hĂ©ros de guerre. Sise dans le QuĂ©bec profond durant la PremiĂšre Guerre mondiale, elle traite des thĂšmes de la conscription et des relations tendues entre les communautĂ©s francophone et anglophone Ă  cette Ă©poque. Jean Rouaud, Les Champs d’honneur, 1990L’auteur retrace son histoire familiale au travers de courtes biographies. Il Ă©voque notamment la disparition de deux frĂšres de la famille, Émile et Joseph ses grands-oncles, victimes de la Grande Guerre en 1916. Plus que l’horreur des tranchĂ©es, les Champs d’honneur dĂ©peint le vide et la souffrance créés par la Grande Guerre. Ce roman a obtenu le prix Goncourt. Joseph Boyden, Le Chemin des Ăąmes, 2006Ce premier roman de Boyden s’inspire de l’histoire rĂ©elle d’un AmĂ©rindien et rend hommage aux autochtones canadiens engagĂ©s dans la Grande Guerre. Deux Cris, Xavier et Elijah, se sont enrĂŽlĂ©s. Xavier, de retour au pays, voyage durant trois jours en canot pour retourner chez lui. Il revit alors les moments difficiles et traumatisants de son expĂ©rience combattante. SĂ©bastien Japrisot, Un long dimanche de fiançailles, 1991Cinq soldats qui veulent Ă©chapper Ă  l’enfer des tranchĂ©es se mutilent volontairement en espĂ©rant obtenir une permission. Pris sur le fait, ils sont condamnĂ©s Ă  mort pour l’exemple. Mais Mathilde, la petite amie de Manech, l’un d’entre eux, ne veut en aucun cas croire en la mort de son fiancĂ© et enquĂȘte afin de pouvoir le retrouver. Ce roman policier historique a reçu le prix InteralliĂ© et a Ă©tĂ© adaptĂ© au cinĂ©ma par Jean-Pierre Jeunet en 2004. Marc Dugain, La Chambre des officiers, 1998Ce bref roman Ă©voque les gueules cassĂ©es », les soldats dĂ©figurĂ©s durant la PremiĂšre Guerre mondiale comme le jeune lieutenant Adrien qui, entre les mains des chirurgiens et les soins de son infirmiĂšre, commence Ă  s’accepter et amorce son retour Ă  la vie sociale. Le roman est un succĂšs de librairie couronnĂ© par une vingtaine de prix littĂ©raires. Il a Ă©tĂ© adaptĂ© au cinĂ©ma par Marc Dupeyron en 2000. Laurent GaudĂ©, Cris, 2001Pour son premier roman, Laurent GaudĂ© imagine un rĂ©cit polyphonique on dĂ©couvre la guerre, au front et Ă  l’arriĂšre, Ă  travers diffĂ©rentes voix, diffĂ©rents cris ceux de Jules, de Marius, de Boris, de Ripoll, de RĂ©nier, de Barboni ou de M’Bossolo. Chacun agit et rĂ©agit Ă  sa maniĂšre face Ă  l’horreur et Ă  la folie des combats. Alice Ferney, Dans la guerre, 2003L’auteur suit l’itinĂ©raire de Jules, un paysan landais, depuis son ordre de mobilisation en aoĂ»t 1914, jusqu’à l’Armistice. Alice Ferney relate le quotidien des tranchĂ©es et celui des femmes restĂ©es Ă  l’arriĂšre, Ă  la terre, dans l’attente. Claude Michelet, En attendant minuit, 2003L’auteur Ă©voque alternativement deux heures de la vie de deux personnages vivant la guerre Ă  la fin de l’annĂ©e 1916 Jean, qui attend la relĂšve dans sa tranchĂ©e, et sa femme Marthe, qui se retrouve seule avec son angoisse dans sa ferme de Brive. BĂ©nĂ©dicte des Mazery, La Vie tranchĂ©e, 2008Louis Saint-Gervais, un soldat rĂ©formĂ© pour blessure, est affectĂ© au service du contrĂŽle postal le jeune homme doit censurer les lettres de ses camarades du front. Dans son roman, l’auteur cite des lettres de poilus authentiques. L’ouvrage existe dans une Ă©dition simplifiĂ©e notes, questionnaires et dossier d'accompagnement par Isabelle de Lisle, Paris, Hachette Éducation, coll. Classiques Hachette. BibliocollĂšge », n° 75, 2009. Pierre LemaĂźtre, Au revoir lĂ -haut, 2013Le rĂ©cit dĂ©bute dans l’enfer des tranchĂ©es. Deux rescapĂ©s – l’un traumatisĂ©, l’autre dĂ©figurĂ© – tentent de poursuivre leur vie aprĂšs la fin de la guerre. Ils dĂ©cident de prendre leur revanche en rĂ©alisant une escroquerie aux monuments aux morts aussi spectaculaire qu’amorale. Ce roman a reçu le prix de jeunesseDepuis une dizaine d’annĂ©es, de nombreux titres de littĂ©rature jeunesse, notamment des romans historiques, sont consacrĂ©s Ă  la PremiĂšre Guerre mondiale, permettant une nouvelle approche pĂ©dagogique de cette pĂ©riode historique. Michael Morpurgo, Cheval de guerre, 1982Le rĂ©cit est menĂ© par Joey, un jeune cheval de ferme qui, aprĂšs avoir Ă©tĂ© vendu Ă  des soldats britanniques, devient un cheval de guerre il combat au front, dĂ©place les canons, tire les brancards pour ramener les blessĂ©s. Un jour, il est capturĂ© par les Allemands. Ce rĂ©cit a Ă©tĂ© adaptĂ© au cinĂ©ma par Steven Spielberg en 2012. Paule du Bouchet, Le Journal d’AdĂšle, 1995AdĂšle, une jeune paysanne de Bourgogne, a bientĂŽt 14 ans. Elle commence son journal intime en juillet 1914 et le tiendra durant les quatre annĂ©es de guerre. Elle y raconte le dĂ©part de ses frĂšres, puis de son pĂšre, la solitude des femmes et des enfants face aux travaux des champs, la mort des proches, sa correspondance avec Lucien dont elle est la marraine de guerre. Catherine Cuenca, La Marraine de guerre, 2001Étienne est mobilisĂ© depuis deux ans. Son unique rĂ©confort lui vient de sa correspondance avec Marie-Pierre, sa marraine de guerre. Seuls ses lettres et ses colis lui permettent de supporter la peur de la mort et l’horreur des tranchĂ©es. Au cours d’une permission, il dĂ©cide de rencontrer enfin celle qu’il ne connaĂźt qu’à travers son Ă©criture. Yves Pinguilly, Verdun 1916, Un tirailleur en enfer, 2003En 1915, Tierno, un jeune GuinĂ©en, rejoint Dakar afin de poursuivre ses Ă©tudes. Mais lĂ -bas, il est embarquĂ© de force sur un navire, avec d’autres Africains, Ă  destination de la France. AprĂšs un entraĂźnement, il devient tirailleur sĂ©nĂ©galais » et part se battre Ă  Verdun. Michael Morpurgo, Soldat Peaceful, 2004Dans la nuit du 24 au 25 juin 1916, Thomas Peaceful, trĂšs jeune soldat de l’armĂ©e britannique, ne veut surtout pas s’endormir, il veut se souvenir
 Le roman retrace son enfance dans la campagne anglaise du dĂ©but du XXe siĂšcle, jusqu’à son engagement dans l’armĂ©e britannique et son parcours en ce dĂ©but de la guerre de 1914. Un roman qui dĂ©nonce et rend hommage aux nombreux soldats qui furent injustement fusillĂ©s pour dĂ©sertion ou lĂąchetĂ© – dont certains seulement parce qu’ils s’étaient endormis Ă  leur poste. Sophie Humann, InfirmiĂšre pendant la PremiĂšre Guerre mondiale, Journal de GeneviĂšve Darfeuil, Houlgate-Paris, 1914-1918, Alors que le conflit s’éternise et que, sur le front, les hommes tombent les uns aprĂšs les autres, GeneviĂšve et sa mĂšre intĂšgrent plusieurs associations d’aide aux soldats. Le jour de ses 16 ans, GeneviĂšve commence Ă  travailler Ă  l’hĂŽpital d’Houlgate oĂč elle trouve sa vocation infirmiĂšre. HervĂ© Giraud, Le Jour oĂč l’on a retrouvĂ© le soldat Botillon, 2013Deux Ă©poques nous sont racontĂ©es en alternance la guerre de 14-18, Ă  laquelle participe le soldat Botillon, et le dĂ©but du XXIe siĂšcle, avec le rĂ©cit d’une fĂȘte de famille Ă  l’occasion des 100 ans d’une arriĂšre-grand-mĂšre qui n’est autre que la fille du soldat Botillon, et qui n’a jamais connu son pĂšre disparu lors des combats. Paul Dowswell, 11 Novembre, 2014Au matin du 11 novembre 1918, sur le front ouest, le soldat Will Franklin s’apprĂȘte Ă  partir en mission, Ă  la recherche de soldats allemands cachĂ©s au cƓur d’une forĂȘt. Le jeune homme, terrifiĂ© par la nouvelle Ă©preuve qu’il doit affronter, ignore, comme ses camarades, que d’ici quelques heures la guerre sera finie. Bandes dessinĂ©esÀ l’exception de Benjamin Rabier, il faut attendre la fin du XXe siĂšcle pour que la bande dessinĂ©e, alors en pleine expansion, s’empare du thĂšme de la PremiĂšre Guerre mondiale. InspirĂ© par l’histoire de son grand-pĂšre, Jacques Tardi s’est tout particuliĂšrement intĂ©ressĂ© Ă  cette pĂ©riode historique et lui a consacrĂ© plusieurs albums. Benjamin Rabier, Flambeau, Chien de guerre, 1916En 1916, le cĂ©lĂšbre illustrateur Benjamin Rabier imagine le personnage de Flambeau, chien de ferme devenu chien de guerre, dans un album illustrĂ© trĂšs proche de l’univers de la bande dessinĂ©e. Vilain et mal-aimĂ©, Flambeau part Ă  la guerre en amateur » et triomphe toujours de l’ennemi. Une Ɠuvre patriotique qui donne un aperçu de ce que pouvait ĂȘtre la propagande destinĂ©e aux enfants. Jacques Tardi, C’était la guerre des tranchĂ©es, 1993 Jacques Tardi, Jean-Pierre Verney, Putain de guerre, 2008 Kris, MaĂ«l, Notre mĂšre la guerre, 4 tomes, 2009-2014Affiches de propagandeLes affiches de propagande sont incontournables, dans toute l’Europe et aux États-Unis, pour exalter l’élan patriotique elles incitent Ă  s’engager et surtout, Ă  participer financiĂšrement Ă  l’effort de guerre en souscrivant aux emprunts d’État. Elles jouent aussi sur les peurs Ă  travers des caricatures effrayantes de l’ennemi, telle cette affiche allemande qui reprĂ©sente un soldat français aux doigts crochus cherchant Ă  s’emparer de l’ dĂ©but du XXe siĂšcle, vers 1905, et dans la continuitĂ© de l’hĂ©ritage impressionniste, les peintres se rĂ©clament de Gauguin, Van Gogh et CĂ©zanne et rompent avec l’ordre Ă©tabli. Ils peignent au mĂ©pris des rĂšgles de l’AcadĂ©mie et transgressent le principe d’imitation du monde visible fauvisme, cubisme, futurisme, abstraction constituent de vĂ©ritables rĂ©volutions picturales qui, face aux innovations, inventions et dĂ©couvertes du dĂ©but du siĂšcle aviation et cinĂ©ma notamment, inventent une nouvelle façon de reprĂ©senter la rĂ©alitĂ© et, plus, donnent Ă  voir d’autres rĂ©alitĂ©s que celles des apparences. Ces rĂ©volutions sont internationales de Paris Ă  Moscou, de Vienne Ă  Berlin, de Bruxelles Ă  Londres, les artistes Ă©changent, correspondent, et glissent peu Ă  peu vers l’abstraction
 La guerre de 14-18 brise l’élan de ce courant crĂ©atif. Ainsi, plusieurs mouvements d’avant-garde apparus avant 1914, comme le cubisme, disparaissent Ă  la fin de la guerre. Braque, qui n’a pas laissĂ© un croquis de la guerre, est blessĂ© en 1915 ; Derain, qui passe les quatre annĂ©es de la guerre dans l’artillerie, remplace Ă  cette occasion la peinture par la photographie. LĂ©ger Ă©chappe de justesse Ă  Verdun. D’anciens cubistes et fauves sont employĂ©s au camouflage. Certains, comme Delaunay et Picabia, quittent la France pour ne pas combattre. En Italie, la mort de Boccioni et de Sant’Elia vide le futurisme de sa substance. Par ailleurs, pour les pays en guerre, il n’est plus question de salons, d’expositions ou de dĂ©bats artistiques. Cependant, pour certains peintres qui sont mobilisĂ©s, la guerre s’impose comme sujet. Comment ont-ils reprĂ©sentĂ© cette guerre d’un genre nouveau, qui ne ressemble en rien aux batailles de jadis ? Les innovations technologiques de cette premiĂšre guerre industrielle, mais aussi l’effacement des hommes devant les machines et les souffrances conduisent les artistes vers de nouveaux modes d’expression. Les artistes des avant-gardes europĂ©ennes, expressionnistes, cubistes, futuristes, rompent avec la peinture acadĂ©mique des batailles, qui utilise l’allĂ©gorie et le rĂ©alisme. Ils inventent une expression nouvelle qui rend compte de la rĂ©alitĂ© – nouvelle aussi et monstrueuse – Ă  laquelle ils sont confrontĂ©s. Fernand LĂ©ger, qui reprĂ©sentera en 1917 les soldats en hommes-robots, totalement dĂ©shumanisĂ©s, dans son tableau La Partie de cartes, Ă©crit en mai 1915 Ă  un ami C’est tout de mĂȘme une guerre bien curieuse. [
] C’est linĂ©aire et sec comme un problĂšme de gĂ©omĂ©trie. Tant d’obus en tant de temps sur une telle surface, tant d’hommes par mĂštre et Ă  l’heure fixe en ordre. Tout cela se dĂ©clenche mĂ©caniquement. C’est l’abstraction pure, plus pure que la Peinture cubiste "soi-mĂȘme". Je ne te cache pas ma sympathie pour cette maniĂšre-lĂ  [
] » Fernand LĂ©ger, Une correspondance de guerre », Cahiers du musĂ©e national d’Art moderne, Paris, 1990.Fernand LĂ©ger, La Partie de cartes, 1917Huile sur toile H 1,29 m ; L 1,93 m, Otterlo, musĂ©e Britannique Nevinson et le futuriste italien Severini ressentent eux aussi que la guerre moderne doit ĂȘtre peinte de maniĂšre moderne. Il est impossible de reprĂ©senter les explosions des obus, ou le dĂ©chaĂźnement de l’artillerie il ne faut plus imiter, il faut transcrire. Pour exprimer la dĂ©shumanisation et la violence de la guerre, ces peintres vont briser les lignes, dĂ©laisser le dĂ©tail, pour faire Ă©clater les Nevinson, Explosion d’obus Bursting shell, 1915Huile sur toile H 0,76 m ; L 0,56 m, Royaume-Uni, Londres, Tate Severini, The War La Guerre, 1914Huile sur toile, Allemagne, Munich, Pinakothek der Moderne, Sammlung Moderne expressionnistes allemands, pour leur part, vont vers l’expression des angoisses humaines – tel le cri de dĂ©sespoir sidĂ©ral » qui rĂ©sonne dans l’Ɠuvre fameuse d’Edvard Munch, que l’on peut considĂ©rer comme le prĂ©curseur de ce mouvement. La forme expressionniste utilise un trait nerveux et des dĂ©formations qui font jaillir Ă©motions et sentiments. Parmi eux, Otto Dix se distingue particuliĂšrement, qui consacre une grande partie de son Ɠuvre Ă  la reprĂ©sentation de la guerre et aux sĂ©quelles qu’elle laisse dans la sociĂ©tĂ© allemande. La plupart de ses tableaux seront plus tard considĂ©rĂ©s comme de l’art dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© » par les Dix, Autoportrait en soldat, 1914Huile sur papier H 68 cm ; L 53,5 cm, Allemagne, Stuttgart, Kunstmuseum Dix, La Guerre triptique, 1929ContreplaquĂ©, huile sur bois panneau central H 2,04 m ; L 2,04 m ; panneau droit et gauche H 2,04 m ; L 1,02 m ; prĂ©delle H 0,60 m ; L 2,04 m, Allemagne, Dresde, Staatliche Kunstsammlungen, GemĂ€ldegalerie Neue il faut noter que la guerre est couverte par des photographes, des peintres et illustrateurs officiels comme François Flameng, dont les nombreux croquis et dessins sont parus dans la revue L’Illustration. Pour exemple, voici d’autres Ɠuvres inspirĂ©es par la Grande Guerre Erich Heckel, Zwei Verwundete, 1915, Xylographie sur papier, Allemagne, Essen, musĂ©e Vallotton, Les BarbelĂ©s, 1916, Galerie Paul-Vallotton, Kokoschka, Isonzo-Front Le Front d’Isonzo, 1916, MusĂ©e Jenisch, Grosz, Explosion, 1917, Museum of Modern Art, New Gromaire, La Guerre, 1925, MusĂ©e d’Art moderne de la Ville de Ottawa, la salle du SĂ©nat contient une sĂ©rie de grandes peintures sur la Grande Guerre, commissionnĂ©es par le Canada mais pour la plupart exĂ©cutĂ©es par des Britanniques. Il est facile d’obtenir une brochure sur le sujet voir Internet. Le MusĂ©e canadien de la guerre possĂšde Ă©galement une imposante collection de peintures rĂ©alisĂ©es par des Canadiens dont le sujet est la Grande Guerre, Ă  la fin du conflit ou tout de suite aprĂšs. Entre 2000 et 2005, une exposition itinĂ©rante de 60 Ɠuvres de cette collection mĂ©connue du musĂ©e a circulĂ© dans le pays, donnant lieu Ă  la brochure Tableaux de guerre, Chefs-d’Ɠuvre du MusĂ©e canadien de la guerre 2001. Enfin, on trouve un excellent article de Laura Brandon sur l’art de guerre et les membres du Groupe des Sept sur le site du MusĂ©e canadien de la guerre. Tous ceux qui sont nommĂ©s ne sont pas allĂ©s outre-mer, mais on les a souvent embauchĂ©s sur la fin de la guerre pour complĂ©ter ce que les Anglais avaient fait jusque-lĂ . La peinture de ceux du Groupe des Sept qui ont participĂ© aux combats ou ont eu l’occasion de voir tout de suite aprĂšs la guerre les dommages qu’elle avait causĂ©s, reste marquĂ©e par cette expĂ©rience. Une peinture de Jackson, un combattant, faite en Europe durant la guerre est Ă  rapprocher d’autres qu’il a plus tard faites au nord de l’ et monumentsLes sculptures et monuments sont essentiellement des objets commĂ©moratifs. Le monument aux morts fut particuliĂšrement important aprĂšs la guerre. On en trouve dans pratiquement tous les villages et villes de Benet, Le Poilu victorieux, 1920, monument aux morts une centaine d’exemplaires en France Walter Allward, Parc mĂ©morial canadien de Vimy, 1935-1936, Nord-Pas de Calais, FranceConstantin Brancusi, La Colonne sans fin, 1937, Targu Jiu, RoumanieParc mĂ©morial canadien de Vimy, Pas-de-Calais, 2013CinĂ©maL’historien du cinĂ©ma Laurent Veray distingue quatre phases dans la reprĂ©sentation de la PremiĂšre Guerre mondiale au cinĂ©ma. Durant le conflit mĂȘme, le cinĂ©ma joue un rĂŽle important. C’est la premiĂšre fois que la guerre est filmĂ©e. Que ce soient des fictions, des documentaires ou les bandes d’actualitĂ©, les films servent la propagande il s’agit souvent de reprĂ©sentations patriotiques qui glorifient l’acte guerrier. Dans cette veine, le film La Bataille de la Somme, qui est rĂ©alisĂ© Ă  la demande du gouvernement britannique, sort en salles Ă  Londres en 1916. Aux États-Unis, Charlie Chaplin rĂ©alise en 1918 le film The Bond, qui exhorte Ă  la souscription aux Liberty Bonds ». AprĂšs la guerre, et surtout dans les annĂ©es 1930, le cinĂ©ma reprĂ©sente la guerre dans une volontĂ© pacifique, voire pacifiste. Puis la Seconde Guerre mondiale Ă©clipsera la Grande Guerre pendant un temps, mais celle-ci fera un retour au cinĂ©ma dans les annĂ©es 1960-1970, dans une vision plus transgressive et plus antimilitariste encore dans le contexte de la dĂ©colonisation, la guerre de 14-18 permet de dĂ©noncer d’autres conflits. Enfin, dans les annĂ©es 1990, avec le retour de la guerre en Europe et Ă  Sarajevo, la PremiĂšre Guerre mondiale est largement reprise et reprĂ©sentĂ©e, comme le point de dĂ©part de l’histoire europĂ©enne. Malins, McDowell, La Bataille de la Somme The Battle of the Somme, 1916Ce film britannique rĂ©alisĂ© par Geoffrey H. Malins et John B. MacDowell en 1916, dĂšs le dĂ©but de la bataille de la Somme 1er juillet 1916, est considĂ©rĂ© comme le premier long mĂ©trage documentaire sur la guerre. Il sort Ă  Londres quelques semaines aprĂšs cette date. Il montre les soldats en action, en mĂ©langeant des Ă©vĂ©nements rĂ©els et des actions reconstituĂ©es. L’objectif initial du film Ă©tait de servir Ă  remonter le moral de l’arriĂšre afin de stimuler la mobilisation mais les images, qui laissent apparaĂźtre la violence de la guerre moderne, choquent au contraire. Trente salles projettent le film Ă  Londres ; Ă  l’automne 1916, 20 millions de Britanniques l’ont vu. La Bataille de la Somme compte parmi l’un des films que la censure canadienne accepte, et mĂȘme, elle encourage sa diffusion. Abel Gance, J’accuse, 1919Ce film muet qui reprĂ©sente la mort de masse est l’un des tout premiers longs mĂ©trages pacifistes. Les morts y sont jouĂ©s par des soldats permissionnaires qui retourneront au combat aprĂšs le tournage. Le rĂ©alisateur y fait aussi figurer des gueules cassĂ©es. Abel Gance en rĂ©alisera une seconde version, parlante, en 1937. Le film met en relief deux hommes que tout sĂ©pare issus d’un mĂȘme village. L’un, Jean Diaz, est poĂšte et porte la joie de vivre, l’autre, François Laurin, est une brute qui rend sa femme, Édith, contrainte au mariage par son pĂšre, malheureuse. Jean et Édith tombent amoureux. La guerre Ă©clate. Jean et François apprennent Ă  se connaĂźtre pendant la guerre. Édith est dĂ©portĂ©e en Allemagne comme toutes les femmes de son village. Elle est violĂ©e par des soldats et parvient Ă  s’échapper et rentre chez elle. Mais François meurt Ă  la guerre, quant Ă  Jean, il devient fou, il a des visions macabres qui dĂ©noncent et accusent les horreurs de la guerre et il finit par mourir Ă©galement. » LĂ©on Poirier, Verdun, visions d’Histoire, 1928Sorti Ă  l’occasion de la commĂ©moration des 10 ans de l’Armistice, ce film qui retrace la bataille de Verdun est Ă  mi-chemin entre le documentaire et l’Ɠuvre de fiction. Il est composĂ© de trois actes ou visions » la Force, l’Enfer et le Destin. Lewis Milestone, À l’Ouest rien de nouveau, 1930 d’aprĂšs le roman d’Erich Maria Remarque Raymond Bernard, Les Croix de Bois, 1931 d’aprĂšs le roman de DorgelĂšs. Jean Renoir, La Grande Illusion, 1937 [
] Deux soldats français sont faits prisonniers par le commandant von Rauffenstein, un Allemand raffinĂ© et respectueux. Conduits dans un camp de prisonniers, ils aident leurs compagnons de chambrĂ©e Ă  creuser un tunnel secret. Mais Ă  la veille de leur Ă©vasion, les dĂ©tenus sont transfĂ©rĂ©s. Ils sont finalement emmenĂ©s dans une forteresse de haute sĂ©curitĂ© dirigĂ©e par von Rauffenstein. Celui-ci traite les prisonniers avec courtoisie [
] Mais les officiers français prĂ©parent une nouvelle Ă©vasion. » Stanley Kubrick, Les Sentiers de la gloire, 1957Dans ce film en noir et blanc d’aprĂšs le livre Ă©ponyme de Humphrey Cobb, 1935, Kubrick aborde le rĂŽle qu’ont jouĂ© certains officiers en dĂ©fendant des soldats accusĂ©s d’abandon de poste. En 1916, un gĂ©nĂ©ral veut faire fusiller la totalitĂ© des soldats encore en vie aprĂšs un assaut, les accusant de lui avoir dĂ©sobĂ©i en refusant d’aller au front comme les autres
 Il est tempĂ©rĂ© par le colonel Dax seuls trois soldats dĂ©signĂ©s au hasard seront jugĂ©s et tuĂ©s pour l’exemple »  Cette Ɠuvre fut censurĂ©e en France pendant prĂšs de 20 ans, par peur de porter atteinte Ă  la dignitĂ© de l’armĂ©e française ». Bertrand Tavernier, Capitaine Conan, 1996 d’aprĂšs le roman de R. Vercel François Dupeyron, La Chambre des officiers, 2000 d’aprĂšs le roman de M. Dugain Jean-Pierre Jeunet, Un long dimanche de fiançailles, 2004 d’aprĂšs le roman de S. Japrisot Christian Carion, Joyeux NoĂ«l, 2005Ce film Ă©voque la trĂȘve de NoĂ«l de 1914 durant laquelle les camps ennemis ont fraternisĂ©, au grand dam de l’état-major. Paul Gross, La Bataille de Passchendaele, 2007 Se dĂ©roulant durant la PremiĂšre Guerre mondiale, La Bataille de Passchendaele raconte l’histoire du sergent Michael Dunne [
], un soldat qui est brutalement blessĂ© en France et qui retourne Ă  Calgary Ă©motionnellement et physiquement Ă©prouvĂ©. Lors de son sĂ©jour Ă  l’hĂŽpital militaire de Calgary, il rencontre Sarah [
], une infirmiĂšre mystĂ©rieuse et attirante avec qui il dĂ©veloppe une passion amoureuse. Lorsque le jeune frĂšre asthmatique de Sarah, Davis [
], s’enrĂŽle pour combattre en Europe, Michael se sent contraint de retourner Ă  la guerre pour le protĂ©ger. Michael et David, comme de milliers d’autres Canadiens, vont participer Ă  la troisiĂšme bataille contre d’impossibles forces, qu’on appelle communĂ©ment ?Passchendaele”. C’est une histoire de passion, de courage et de dĂ©vouement, qui montre l’hĂ©roĂŻsme de tous ceux qui ont combattu Ă  la guerre, et de ceux qui les ont appuyĂ©s. »Musique et chansonsComme les autres artistes, les musiciens et compositeurs français s’engagent dans la guerre. Arnold Schonberg, le pĂšre du dodĂ©caphonisme, et Claude Debussy s’engagent par patriotisme, chacun dans un camp opposĂ©. Le compositeur Maurice Ravel, qui rĂȘve de participer Ă  la guerre, sera cependant rĂ©formĂ© Ă  cause de sa trop petite taille. Certains musiciens compositeurs joueront Ă  proximitĂ© des lignes pour soutenir le courage des soldats quatuor du gĂ©nĂ©ral Mangin. La chanson a Ă©galement jouĂ© un grand rĂŽle dans les tranchĂ©es patriotique, grivoise ou contestataire, elle permettait aux soldats de se donner du courage. Enfin, l’arrivĂ©e des soldats afro-amĂ©ricains sur le continent europĂ©en va contribuer Ă  la diffusion d’une nouvelle musique le jazz. Tout au long du XXe siĂšcle, la Grande Guerre continuera Ă  inspirer de grands noms de la chanson française. Claude Debussy, Les soirs illuminĂ©s par l’ardeur du charbon », 1917En fĂ©vrier 1917, Debussy compose cette courte piĂšce, aux accents de dĂ©sespoir et d’abandon, dont le titre est un vers de Charles Baudelaire. Gustav Holst, Les planĂštes, Mars, celui qui annonce la guerre, composĂ©e en 1914, créée en 1918ƒuvre symphonique dans laquelle les rythmes martelĂ©s et les dissonances exaltent l’élan et le courage des combattants. Cette marche guerriĂšre puissante et chaotique, parfois utilisĂ©e au cinĂ©ma, a influencĂ© les compositeurs de musiques de films notamment John Williams musique de Star Wars. Maurice Ravel, Concerto pour la main gauche, 1929-1931Ce concerto pour piano et orchestre en un seul mouvement a Ă©tĂ© composĂ© entre 1929 et 1931 et créé Ă  Vienne le 5 janvier 1932 par le pianiste autrichien Paul Wittgenstein, qui avait perdu son bras doit sur le front russe. Cette Ɠuvre, destinĂ©e Ă  n’ĂȘtre jouĂ©e que de la main gauche, nĂ©cessite une incroyable virtuositĂ©. La Chanson de Craonne, 1915Cette chanson contestataire fut censurĂ©e par le commandement militaire pour ses paroles subversives et antimilitaristes. Jacques Brel, La Colombe, 1959Cette chanson n’évoque pas la guerre de 14-18 en particulier, mais la guerre en gĂ©nĂ©ral. C’est une chanson pacifiste Ă©crite dans le contexte de la guerre d’AlgĂ©rie. Barbara, Le Verger en Lorraine, 1962 paroles de J. Poissonnier Maxime le Forestier, Les Lettres, 1975Cette chanson, Ă©crite Ă  partir de lettres retrouvĂ©es dans un grenier, Ă©voque la correspondance entre un mari mobilisĂ© et sa femme. Michel Sardou, Verdun, 1979 Notes bibliographie - sitographieBrandon Laura, L’art de guerre canadien » sur le site du MusĂ©e canadien de la Françoise, Dagen Philippe dir., Histoire de l’art. Époque contemporaine. XIXe-XXe siĂšcles, Flammarion, 1998 derniĂšre Ă©d. 2003.Milkovitch-Rioux Catherine , L’influence de la Grande Guerre sur la littĂ©rature fr
Lart est un moyen d’expression qui existe depuis des milliers d’annĂ©es. La Shoah est sĂ»rement l'Ă©vĂ©nement le plus catastrophique du XX Ăšme siĂšcle. AprĂšs la montĂ©e en puissance du nazisme et l'entrĂ©e dans la seconde guerre mondiale, les juifs devinrent les principales victimes. C'est ainsi qu'en 1945 on dĂ©nombra environ 6
Art De La Guerre is a set of rules for miniatures that allows you to fight battles ranging from early Antiquity 3000 BC to the end of the Middle-ages 1500 AD. Each player commands an army of twenty or so units. The system allows you to play with miniatures of any scale from 6 mm to 28 mm, including 1/72nd scale plastic soldiers. The basing system is fully compatible with DBx and therefore allows you to use your existing armies. The rulebook for Art De La Guerre also includes all the army lists you will need for the Ancient and Medieval periods as well as for the pre-Columbian Americas - no fewer than 300 of them! Everything is included in one book, so there is no need to buy lots of expensive supplements. Additional army lists will be released later for the Renaissance period and for Fantasy armies. Art De La Guerre offers a range of formats with regard to playing area and numbers of figures. The 200 points format of Art De La Guerre requires as few as half the figures of some other rules. This means that players can build up new armies faster and cheaper. The playing area in this format for 15 mm figures is 120 cm by 80 cm and for 25-28 mm figures is 180 cm by 120 cm. However the larger formats also allow fans of big battles to play on larger tables with more figures. A game of Art De La Guerre can be played in less than two hours when the players are familiar with the rules. This allows you to play more than one game in an evening and also makes tournaments easier to organise. Art De La Guerre is a simple and realistic rule set, clearly written and well illustrated with many diagrams and examples. The principles that guided the development of the rules are Art De La Guerre is played with bases comprising from one to four figures or a single model as in DBM. A unit is the basic element for manoeuvre and combat. Units are represented by a single base for mounted and light troops or a combination of two or three bases for other foot units. An army will generally consist of from twenty to thirty units divided into three corps right wing, centre and left wing, each led by a commander. Adjacent units from the same corps can move together as a group. Each commander can issue orders to his units or groups of units every game-turn. The more capable the commander, the more different or complex orders he can give to his troops. Each troop type is defined by its principal function on the battlefield rather than by a list of its weapons or the amount of its armour. Each troop type has a basic factor against other troops. In Art De La Guerre, each unit has a number of cohesion points. Heavier troops in close formation start with more cohesion points than lighter ones. The losses from shooting and close combat gradually reduce a unit's cohesion and when it reaches zero the unit is routed and removed from play. The combat system is very simple for every combat both player rolls 1D6 and add their unit's base factor plus any bonuses; the higher score wins the combat and the losing unit suffers cohesion losses that vary according to the difference between the two results. Troops armed with missile weapons can shoot archers, cavalry, light troops, etc. A successful shot results in the target losing one cohesion point. Obviously it is better to weaken a unit by shooting before charging it. Light troops perform their historical role of harassing the enemy with missile weapons. If charged by heavier troops in clear terrain they must flee and if contacted they are eliminated. Art De La Guerre has specific rules for charges, impetuous troops, evading, interpenetration, bursting through friends, rallying units, routs, pursuit and even elephant rampage! You will also find complete rules for the placement of terrain, ambushes, flank marches and adding an allied corps to your army. Art De La Guerre is published by ONYX EDITIONS
Précisde l'art de la guerre: Volume 2 - Ebook written by Antoine-Henri Jomini. Read this book using Google Play Books app on your PC, android, iOS devices. Download for offline reading, highlight, bookmark or take notes while you read Précis de l'art de la guerre: Volume 2.
L’Art de la GuerrePAS DE GRAND HOMMESANS Colonna. - Peut-ĂȘtre dĂ©sirez-vous connaĂźtre encore quelles sont les qualitĂ©s que doit possĂ©der un gĂ©nĂ©ral? Je vous satisferai en peu de mots ; car je ne pourrais choisir un homme autre que celui qui saurait faire tout ce dont nous nous sommes entretenus aujourd'hui ; cela mĂȘme ne suffirait pas s'il ne savait trouver en lui-mĂȘme les ressources dont il peut avoir besoin car celui qui manque d'invention ne fut jamais un grand homme dans son genre ; et si l'invention est honorable en toutes choses, c'est surtout Ă  la guerre qu'elle est la source de la gloire. Aussi voit-on qu'une invention en ce genre, quelque peu importante qu'elle soit, est cĂ©lĂ©brĂ©e par tous les historiens ; comme lorsqu'ils louent Alexandre le Grand de ce que, pour dĂ©camper plus secrĂštement, il ne faisait pas donner le signal du dĂ©part par la trompette, mais en Ă©levant un casque au bout d'une lance. On le loue encore d'avoir ordonnĂ© Ă  ses soldats, au moment de l'attaque, de mettre le genou gauche en terre, pour pouvoir soutenir plus vigoureusement le choc de l'ennemi. Cette mesure, qui lui donna la victoire, lui acquit en outre une telle gloire, que toutes les statues que l'on Ă©rigea en son honneur Ă©taient reprĂ©sentĂ©es dans cette de la GuerreLES FAUTES DES PRINCES D' Colonna. - De tous les actes importants qui rĂšglent de nos jours la destinĂ©e des hommes, il n'en est point qu'il soit plus facile de ramener aux rĂšgles de l'antiquitĂ©, que les institutions militaires; mais cette amĂ©lioration n'est aisĂ©e que Pour les seuls princes qui pourraient lever dans leurs États une armĂ©e de quinze Ă  vingt mille jeunes gens. D'un autre cĂŽtĂ©, rien n'est Plus difficile pour ceux qui ne possĂšdent pas cet avantage. Pour vous faire mieux comprendre ma pensĂ©e, vous saurez d'abord qu'il existe, pour les grands capitaines, deux sortes de gloire bien distinctes la premiĂšre appartient Ă  ceux qui ont exĂ©cutĂ© de hauts faits Ă  la tĂȘte d'une armĂ©e accou­tumĂ©e aux rĂšgles de la discipline ; tels que furent la plupart des citoyens romains, et tous ceux qui, avec de telles armĂ©es, n'ont eu d'autre peine que d'y maintenir l'ordre et la discipline, et d'Ă©viter de les prĂ©cipiter dans le danger l'autre est le partage de ceux qui ont dĂ» non seulement triompher de l'ennemi, mais qui, avant d'arriver Ă  ce rĂ©sultat, ont Ă©tĂ© obligĂ©s de crĂ©er une bonne armĂ©e, et d'y introduire l'ordre et la discipline sans doute leur gloire est plus Ă©clatante que celle de ces gĂ©nĂ©raux qui, pour exĂ©cuter les grandes actions qui les ont rendus cĂ©lĂšbres, avaient Ă  leurs ordres des armĂ©es depuis longtemps exercĂ©es et disciplinĂ©es. Parmi ces derniers gĂ©nĂ©raux, il faut citer PĂ©lopidas, Epaminondas, Tullus Hostilius, Philippe de MacĂ©doine, pĂšre d'Alexandre-le-Grand, Cyrus, -roi des Perses, et Sempronius Gracchus. Tous furent obligĂ©s de former d'abord une bonne armĂ©e avant de pouvoir s'en servir pour combattre ; tous parvinrent Ă  rĂ©ussir dans ce grand dessein, soit par leur sagesse, soit parce qu'ils avaient assez d'hommes pour pouvoir les dresser Ă  de tels exercices ; jamais aucun d'eux, quelles que fussent la supĂ©rioritĂ© et l'Ă©tendue de son gĂ©nie, n'aurait pu, dans un pays Ă©tranger, parmi des-peuples corrompus, et ennemis de tous les sentiments d'une honnĂȘte subordination, obtenir le moindre rĂ©sultat ne suffit donc pas, en Italie, de savoir conduire une armĂ©e dĂ©jĂ  toute formĂ©e il faut d'abord ĂȘtre en Ă©tat de la crĂ©er, et ensuite de savoir la commander. Mais ces choses ne sont possibles qu'aux princes auxquels l'Ă©tendue de leurs États et le nombre de leurs sujets permettent de pareilles entreprises. Puis-je me mettre dans ce nombre, moi qui ne commandai jamais et, qui ne puis commander que des armĂ©es Ă©trangĂšres, et des hommes soumis Ă  une volontĂ© indĂ©pendante de la mienne ? C'est Ă  vous Ă  juger s'il est possible d'introduire parmi de tels hommes aucune des amĂ©liorations dont je vous ai entretenu tout aujourd'hui. Quand je pourrais forcer un de ces soldats qui servent actuellement Ă  porter plus d'armes que de coutume, et Ă  joindre Ă  ces armes des vivres pour deux ou trois jours, et une pioche ; quand je Parviendrais Ă  le faire travailler Ă  la terre, et Ă  l'assujettir, pendant une partie du jour, Ă  des manƓuvres simulĂ©es, afin de pouvoir m'en prĂ©valoir lorsqu'il faudra rĂ©ellement combattre ; quand il s'abstiendrait du jeu, de la dĂ©bauche, du blasphĂšme et de l'insubordination oĂč il vit plongĂ© aujourd'hui ; quand il se soumettrait Ă  cette discipline ; quand son respect pour l'ordre et la propriĂ©tĂ© serait tellement profond, qu'il craindrait de toucher Ă  l'arbre couvert de fruits qui sin trouverait placĂ© au milieu de son camp, comme on lit que les armĂ©es anciennes en ont donnĂ© plusieurs fois l'exemple que pourrais-je lui promettre qui pĂ»t, en me faisant craindre, m'attirer tout Ă  la fois son respect et son amour, lorsque la guerre une fois terminĂ©e, tous nos rapports se trouvent entiĂšrement rompus? De quoi pourrais-je faire rougir des hommes nĂ©s et Ă©levĂ©s sans le moindre sentiment d'honneur? Pourquoi auraient-ils pour moi le moindre Ă©gard, puisque je leur suis inconnu? par quel Dieu ou par quels saints pourrais-je les faire jurer? sera-ce par ceux qu'ils adorent, ou par ceux qu'ils blasphĂšment? J'ignore quels sont ceux qu'ils rĂ©vĂšrent, mais je sais qu'ils les blasphĂšment tous. Comment pourrais-je croire qu'ils tinssent les promesses qu'ils ont faites Ă  ceux que je vois chaque jour l'objet de leurs mĂ©pris? Comment ceux qui mĂ©prisent Dieu mĂȘme pourraient-ils respecter les hommes? Quelles institutions salutaires pourriez-vous faire fleurir au milieu de tant de corruption? Et si vous m'allĂ©guiez que les Suisses et les Espagnols sont de bonnes troupes, je vous avouerai qu'ils l'emportent infiniment sur les Italiens mais, si vous avez fait attention Ă  ce que je vous ai dit, et Ă  la maniĂšre d'agir de ces deux peuples, vous verrez tout ce qui leur manque pour atteindre Ă  la perfection des anciens. Les Suisses sont devenus d'excellentes troupes, par une habitude naturelle que leur ont fait contracter ceux dont je vous ai parlĂ© pendant le cours de cet entretien les Espagnols doivent tout Ă  la nĂ©cessitĂ©, parce que, forcĂ©s de porter la guerre dans un pays Ă©tranger, oĂč ils n'avaient Ă  attendre que la victoire ou la mort, et ne voyant lias la possibilitĂ© de fuir, ils n'ont plus comptĂ© que sur leur bravoure. Mais leur supĂ©rioritĂ© est en grande partie dĂ©fectueuse ; car tout ce qu'elle prĂ©sente de bon consiste dans l'habitude oĂč ils sont d'attendre l'ennemi jusqu'Ă  la portĂ©e de la pique ou de l'Ă©pĂ©e. Personne aujourd'hui n'est en Ă©tat de leur enseigner tout ce qui leur manque, et, Ă  plus forte raison, quelqu'un qui ne serait pas de leur revenons aux Italiens. PrivĂ©s du bonheur d'avoir des princes Ă©clairĂ©s, ils n'ont pu adopter aucune institution salutaire ; et ne s'Ă©tant point trouvĂ©s dans la mĂȘme nĂ©cessitĂ© que les Espagnols, ils ne les ont point embrassĂ©es d'eux-mĂȘmes c'est ainsi qu'ils sont restĂ©s la honte du monde entier. Ce n'est point aux peuples qu'en est la faute ; c'est Ă  leurs princes seulement mais ces derniers en ont Ă©tĂ© punis, et ils ont portĂ© le juste chĂątiment de leur ignorance en perdant lĂąchement leurs États sans racheter cette ignominie par la moindre marque de courage. Voulez-vous vous convaincre de cette vĂ©ritĂ© ? ConsidĂ©rez combien de guerres ont Ă©clatĂ© en Italie depuis la venue du roi Charles VIII jusqu'Ă  nos jours. La guerre a coutume de rendre les hommes belliqueux, et de leur donner de la rĂ©putation; cependant les guerres dont je vous parle, quelque violentes et prolongĂ©es qu'elles aient Ă©tĂ©, n'ont fait au contraire que ravir aux sujets et Ă  leurs princes le peu de considĂ©ration qui leur restait encore. Un tel renversement ne peut provenir que de ce que les institutions actuellement en vigueur Ă©taient et sont encore dĂ©fectueuses, et que personne n'a su profiter des amĂ©liorations qui ont eu lieu rĂ©cemment -chez d'autres nations. Soyez convaincus que les armes italiennes ne reprendront jamais quelque rĂ©putation, qu'en suivant la marche que je vous ai indiquĂ©e, et qu'avec le secours des princes qui possĂšdent en Italie de puissants États ; car on ne peut imprimer cette forme que dans des hommes simples, grossiers, et qui sont vos sujets, et non chez ceux qui sont corrompus, mal gouvernĂ©s et Ă©trangers. L'on ne verra jamais un bon sculpteur se flatter de tirer une belle statue d'un bloc mal Ă©bauchĂ© ; il y parviendra sans peine d'un marbre princes italiens s'imaginaient, avant d'avoir essuyĂ© les coups des guerres ultramontaines, qu'il suffisait qu'un prince eĂ»t des secrĂ©taires qui sussent rĂ©diger une rĂ©ponse piquante, et Ă©crire une belle lettre ; qu'il montrĂąt dans ses reparties la finesse et la promptitude de son esprit ; qu'il sĂ»t ourdir une fourberie, se parer d'or et de pierreries, dormir et manger avec plus de splendeur que les autres princes, s'entourer de toutes les voluptĂ©s, se montrer envers ses sujets plein d'avarice et d'orgueil, se plonger dans l'oisivetĂ© ; qu'il n'accordĂąt les places qu'Ă  la faveur ; qu'il accablĂąt de ses dĂ©dains quiconque eĂ»t osĂ© lui montrer une route plus honorable ; et qu'il prĂ©tendĂźt que ses moindres paroles fussent regardĂ©es comme des oracles. Ils ne s'apercevaient pas, les malheureux, qu'ils se prĂ©paraient, par cette conduite, Ă  tomber la proie du premier qui daignerait les attaquer. De lĂ  naquirent, en 1494, ces grands Ă©pouvantements, ces fuites prĂ©cipitĂ©es, ces pertes merveilleuses ; et c'est ainsi que les trois plus puissants États qui existaient en Italie, ont Ă©tĂ© plusieurs fois ravagĂ©s et livrĂ©s au qu'il y a surtout de dĂ©plorable, c'est que les princes qui nous sont restĂ©s persistent dans le mĂȘme aveuglement, vivent dans les mĂȘmes dĂ©sordres, et ne veulent pas s'apercevoir que ceux qui jadis voulaient conserver leurs États pratiquaient ou faisaient du moins pratiquer tout ce que je viens de vous exposer, et mettaient tous leurs soins Ă  endurcir leur corps aux fatigues et Ă  rendre leur Ăąme insensible aux dangers. C'est ainsi que les CĂ©sar, les Alexandre, et tant d'autres princes et guerriers illustres, combattaient toujours aux premiers rangs, et marchaient Ă  pied, couverts de leur armure s'ils perdaient leurs États, ils savaient du moins mourir ; de sorte qu'ils vivaient et qu'ils mouraient avec le mĂȘme courage. Si l'on peut blĂąmer dans la plupart d'entre eux un excĂšs d'ambition et trop d'amour pour le pouvoir, on ne pourra jamais leur reprocher ni mollesse ni aucun des vices qui rendent les hommes lĂąches et effĂ©minĂ©s. Si nos princes pouvaient lire ces exemples et s'en pĂ©nĂ©trer, serait-il possible qu'ils ne changeassent pas de maniĂšre de vivre, et que leurs États ne jouissent pas d'une meilleure fortune ?Puisque vous vous ĂȘtes plaint, au commencement de cet entretien, de votre ordonnance, je vous rĂ©pondrai que, si vous l'eussiez Ă©tablie comme je vous l'ai indiquĂ©, et que l'expĂ©rience vous eĂ»t prouvĂ© qu'elle Ă©tait dĂ©fectueuse, c'est alors que vous auriez eu droit de vous plaindre ; mais, puisque votre milice n'a Ă©tĂ© ni organisĂ©e ni exercĂ©e comme je vous l'ai dit, c'est Ă  elle Ă  se plaindre de vous, qui, au lieu d'un ĂȘtre parfait, n'avez produit qu'une Ă©bauche informe. Les VĂ©nitiens, ainsi que le duc de Ferrare, avaient commencĂ© cette rĂ©forme ; ils n'ont pas su l'accomplir c'est donc Ă  eux seuls qu'il faut s'en prendre, et non Ă  leurs soldats. Je puis vous affirmer que, parmi les princes qui rĂšgnent aujourd'hui en Italie, le premier qui entrera dans cette route se rendra le premier le maĂźtre de cette contrĂ©e il en sera de ses États comme du royaume de MacĂ©doine, lorsqu'il passa sous la domination de Philippe, qui, Ă©levĂ© Ă  l'Ă©cole d'Épaminondas le ThĂ©bain, apprit de lui l'art difficile d'organiser une armĂ©e, et qui, tandis que le reste de la GrĂšce, plongĂ©e dans l'oisivetĂ©, ne s'occupait qu'Ă  entendre rĂ©citer des piĂšces de théùtre, sut s'Ă©lever, par la discipline et un exercice continuel, Ă  un tel degrĂ© de puissance, qu'il parvint en peu d'annĂ©es Ă  se rendre possesseur de cette contrĂ©e, et Ă  laisser Ă  son fils un empire Ă©tabli sur des fondements assez solides pour lui permettre de devenir le maĂźtre de l'univers. Quiconque mĂ©prise ces idĂ©es, s'il est prince, dĂ©daigne ses États, et, s'il est citoyen, sa de la GuerreL'idĂ©e de la milice nationale est fort ancienne chez Machiavel. Il Ă©tait parvenu Ă  la mettre en oeuvre dans sa patrie. A vrai dire, cette milice se dĂ©banda en 1512. Mais Machiavel pense ci. ci-dessus, 2e alinĂ©a de noire premier extrait qu'une dĂ©faite ne prouve l'exposĂ© des motifs - rĂ©digĂ© par Machiavel - du dĂ©cret Ă©tablissant Ă  Florence une infanterie magnifiques et trĂšs hauts seigneurs, considĂ©rant que toutes les rĂ©publiques qui, dans le passĂ©, se sont maintenues et agrandies, se sont toujours fondĂ©es principa­lement sur deux choses, Ă  savoir la justice et les armes, afin de pouvoir refrĂ©ner et amender leurs sujets et pouvoir se dĂ©fendre de leurs ennemis ; considĂ©rant que votre rĂ©publique a de bonnes et saintes lois, que ses institutions sont bonnes concernant l'administration de la justice, et qu'il lui manque seulement de se bien pourvoir quant aux armes ; ayant reconnu par une longue expĂ©rience, Ă  vrai dire Ă  grands frais et non sans pĂ©ril, combien peu d'espĂ©rance on peut fonder sur les troupes et les armes Ă©trangĂšres et mercenaires, car si elles ont le nombre et le prestige, elles sont insup­portables ou suspectes, et si elles sont peu nombreuses ou sans rĂ©putation, elles ne sont d'aucune utilitĂ© ; jugent qu'il est bon d'ĂȘtre dĂ©fendu par ses propres armes et par ses propres hommes, votre territoire prĂ©sentant d'ailleurs une telle abondance de ces derniers qu'on pourra facilement y trouver le nombre d'hommes bien qualifiĂ©s qui aura Ă©tĂ© fixĂ©. Comme ceux-ci seront de votre territoire, ils seront plus obĂ©issants; s'ils commettent des fautes, ils seront plus faciles Ă  chĂątier; s'ils sont mĂ©ritants, plus faciles Ă  rĂ©compenser; Ă©tant en armes chez eux, ils tiendront toujours votre dit territoire Ă  l'abri de toute attaque inopinĂ©e et ainsi il ne se pourra plus que des ennemis y viennent Ă  la lĂ©gĂšre chevaucher et piller, comme il s'est produit depuis quelque temps Ă  la grande honte de cette RĂ©publique et au grand dam de ses citoyens et villageois. Et c'est pourquoi, au nom de Dieu tout puissant, et de sa trĂšs glorieuse MĂšre, Madame sainte Marie toujours Vierge, et du glorieux prĂ©curseur de Christ, Jean-Baptiste, avo­cat, protecteur et patron de cette RĂ©publique florentine, ils disposent et ordonnent suit le dĂ©cret.
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Commentaireextrait des « Champs d'honneur ». de Jean Rouaud (p.147-149) La premiĂšre Guerre Mondiale (1914-1918) est un sujet abordĂ© par de nombreux Ă©crivains. Ainsi, Jean Rouaud narre son histoire familiale durant cette guerre, dans son Ɠuvre Les champs d'honneur. La date de publication de ce roman (1990) l'inscrit ce roman dans la 17 dĂ©cembre 2012 1 17 /12 /dĂ©cembre /2012 1948 Pages 509 - 510 - 511 et 512 Salagnon toujours en descendant retenait sa respiration, puis en bas respirait avec un haut-le-coeur et s'habituait. Les mauvaises odeurs ne durent jamais, juste quelques inspirations, on ne sent pas ce qui dure. Des bruits confus passaient les portes fermĂ©es, rĂ©sonnaient sous les voĂ»tes, s'emmĂȘlaient en un vacarme de hall de gare comprimĂ© dans le volume d'une cave. On avait conservĂ© du vin ici, ils avaient vidĂ© ce qui restait, installĂ© l'Ă©lectricitĂ©, pendu des ampoules nues aux voĂ»tes, avaient descendu avec peine des tables mĂ©talliques et des baignoires par l'Ă©troit escalier. Les parachutistes qui restaient lĂ  avaient l'uniforme sale, la vareuse ouverte jusqu'au ventre, le pantalon et les manches trempĂ©s. Ils passaient dans le couloir en refermant toujours soigneusement la porte, ils avaient les traits tirĂ©s et les yeux comme sortis de la tĂȘte, avec des pupilles ouvertes qui faisaient peur comme une bouche de puits. Trambassac ne voulait pas les voir comme ça. Il exigeait que ses hommes soient propres, rasĂ©s, plein d'allant ; un paquet de lessive par tenue, conseillait-il, et devant lui on parlait clairement, on se dĂ©plaçait avec Ă©conomie, on savait Ă  chaque instant ce que l'on devait faire. A la presse il montrait ses hommes impeccables, souples et dangereux, dont l'oeil voyait tout, radiographiait Alger, dĂ©busquait l'ennemi derriĂšre les visages, le traquait Ă  travers les labyrinthes du corps. Mais certains restaient pendant des jours Ă  errer dans les carceri qui s'enfonçaient sous la villa mauresque, et ils faisaient peur, mĂȘme aux officiers parachutistes qui restaient Ă  la surface, qui faisaient tourner la noria de Jeep, apprĂ©hendant les suspects, remplissant le grand tableau synoptique. Ceux-lĂ , on ne les montrait pas Ă  Trambassac ; et il ne demandait pas Ă  les voir. Certains que l'on amenait ici menottĂ©s, traĂźnĂ©s et poussĂ©s par des parachutistes armĂ©s, se liquĂ©fiaient rien qu'Ă  sentir l'odeur humide de la cave, rien qu'Ă  se reflĂ©ter dans le regard des lĂ©mures qu'ils croisaient dans le couloir, couverts d'une sueur grasse, l'uniforme ouvert, trempĂ©s sur le devant. D'autres relevaient la tĂȘte, et on refermait soigneusement la porte derriĂšre eux. Ils se retrouvaient Ă  quelques-uns dans une petite cave, sous l'ampoule nue, un officier Ă  carnet qui posait des questions, trĂšs peu de questions, et deux ou trois autres, sales et peu bavards, aux allures de mĂ©caniciens auto fatiguĂ©s. Le brouhaha du sous-sol entrecoupĂ© de cris ruisselait le long des murs, au milieu de la petite cave Ă©taient des outils, une bassine, du matĂ©riel de transmission, une baignoire pleine dont la prĂ©sence pouvait surprendre. L'eau qui remplissait la baignoire n'Ă©tait plus de l'eau, c'Ă©tait un liquide mĂȘlĂ©, qui luisait salement sous l'ampoule nue pendue Ă  la voĂ»te. Cela commençait. On posait des questions. Cela se passait en français. Ceux que l'on remontait, parfois on devait les porter. Ceux-lĂ  on ne les rendait pas. Quand Salagnon remontait avec le carnet oĂč l'on notait des noms, il se disait trĂšs confusĂ©ment que s'ils allaient assez vite pour prendre ceux qui fabriquaient des bombes, prendre ceux qui les posaient, une bombe peut-ĂȘtre n'exploserait pas dans un bus. Ils se disaient tous Ă  peu prĂšs la mĂȘme chose, sauf les lĂ©mures du sous-sol dont plus personne ne savait ce qu'ils pensaient quand ils rĂ©pĂ©taient inlassablement les mĂȘmes questions Ă  des noyĂ©s qui ne rĂ©pondaient pas car ils crachaient de l'eau, Ă  des Ă©lectrocutĂ©s dont les mĂąchoires tĂ©tanisĂ©es ne laissaient plus passer aucun son. Trambassac s'expliquait Ă  la presse avec beaucoup de clartĂ©. "Nous devons agir, vite, et sans Ă©tats d'Ăąme. Quand on vous amĂšne quelqu'un qui vient de poser vingt bombes qui peuvent exploser d'un moment Ă  l'autre et qu'il ne veut pas parler, quand il ne veut pas dire oĂč il les a mises, et quand elles vont exploser, il faut employer des moyens exceptionnels pour l'y contraindre. Si nous prenons le terroriste dont nous savons qu'il a cachĂ© une bombe et que nous l'interrogeons vite, nous Ă©viterons de nouvelles victimes. Nous devons obtenir trĂšs vite ces renseignements. Par tous les moyens. C'est celui qui s'y refuse qui est le criminel, car il a sur les mains le sang de dizaines de victimes dont la mort aurait pu ĂȘtre Ă©vitĂ©e." Vu comme ça, c'est impeccable. Le raisonnement est sans faille, on peut le rĂ©pĂ©ter. Les raisonnements sont toujours sans failles car ils sont construits ainsi, sauf par des maladroits. La raison a raison, car c'est son principe. En effet, quand on attrape un terroriste dont on sait qu'il a posĂ© des bombes, il convient de le presser de questions. Presser, compresser, oppresser, pressurer, peu importe. Il faut que ça aille vite. Vu comme ça, c'est imparable. Sauf qu'ils ne prirent jamais personne dont ils savaient qu'il avait posĂ© vingt bombes. Ils arrĂȘtĂšrent vingt-quatre mille personnes et d'aucun ils ne savaient ce qu'il venait de faire. Ils les emportaient dans la villa mauresque et ils le leur demandaient. Ce que ces personnes avaient fait, c'est l'interrogatoire qui l'Ă©tablissait. Trambassac prĂ©tendait Ă  qui voulait l'entendre qu'ils arrĂȘtaient des coupables et les interrogeaient non pas pour Ă©tablir leur culpabilitĂ© mais pour limiter leurs mĂ©faits. Or ils n'arrĂȘtaient pas des coupables ils les construisaient, par l'arrestation et l'interrogatoire. Certains l'Ă©taient auparavant, par hasard, d'autres non. Beaucoup disparaissaient, coupables ou pas. Ils lancĂšrent des filets et attrapĂšrent tous les poissons. Point n'Ă©tait besoin de connaĂźtre le coupable pour agir. Il suffisait d'un nom, et ils s'occupaient de tout. Ce jour-lĂ  Trambassac eut du gĂ©nie. Ce qu'il dit Ă  la presse qui lui posait des questions, la raison qu'il donna de ce qui se passait dans la villa mauresque, on le rĂ©pĂ©tera durant un demi-siĂšcle plus ou moins sous la mĂȘme forme, c'est la marque des grandes crĂ©ations littĂ©raires que de marquer les esprits, d'ĂȘtre rĂ©guliĂšrement citĂ©es, lĂ©gĂšrement dĂ©formĂ©es sans que l'on ne sache plus qui pour la premiĂšre fois les Ă©crivit - en l'occurrence c'est Josselin de Trambassac. Published by alexlechti - dans Alexis JENNI
LArt de la Guerre - Édition illustrĂ©e et annotĂ©e Une Ă©dition spĂ©ciale enrichie avec : - Une prĂ©face - 13 illustrations inĂ©dites rĂ©alisĂ©es par O. Colavidas - Un article sur L'art militaire chinois par G. de Contenson - Une mise en page entiĂšrement revue avec une table des matiĂšre et des notes interactives L'Art de la Guerre est considĂ©rĂ© comme le plus ancien traitĂ© de stratĂ©gie
Familles À L’ÉPREUVE DE LA GUERRE extraitPublished on Jun 20, 2018Exposition prĂ©sentĂ©e au musĂ©e de la Grande Guerre du Pays de Meaux, du 2 juin au 2 dĂ©cembre Ă©ditions d'Art

Lart de la guerre semble en ĂȘtre bouleversĂ© et renouvelĂ©. Mais Ă  y regarder de plus prĂȘt, il est difficile de parler de rĂ©volution stratĂ©gique ou tactique. Vers la fin du 18e siĂšcle, les modifications apportĂ©es par les progrĂšs de l'armement ont, dans le domaine de la "grande tactique", toutes Ă©tĂ© plus ou moins clairement exposĂ©es dans les divers rĂšglements et surtout dans les

Qu’en est-il de l’art en temps de guerre dans un territoire oĂč on essaie d’en effacer les traces ? C’est la question lancinante que pose la soirĂ©e d’ouverture du 17e Festival du monde arabe en rendant hommage Ă  Palmyre, cette ville syrienne vieille de plus de 2000 ans dont plusieurs ruines antiques furent saccagĂ©es par le groupe armĂ© État islamique EI. Ce que le groupe EI a dĂ©truit Ă  Palmyre restera toujours dans les mĂ©moires », affirme au Devoir la chanteuse libanaise Abeer Nehme, qui sillonne le monde avec sa musique chargĂ©e de souvenirs. De passage Ă  MontrĂ©al, aux cĂŽtĂ©s de l’ensemble montrĂ©alais OktoÉcho et des mythiques derviches tourneurs d’Alep, samedi, Ă  la salle Maisonneuve, Abeer Nehme posera une nouvelle pierre Ă  cet Ă©difice culturel fragile qui, Ă  travers le souffle des artistes, tient tĂȘte aux plus radicaux. Le terrorisme et l’extrĂ©misme peuvent dĂ©truire des pierres, mais pas les ĂȘtres humains. Ils sont comme des graines. Tu en tues un, ils deviendront cent. À la fin de la journĂ©e, l’amour et l’éducation gagneront. Si tu vois une pointe de lumiĂšre dans le noir, ça va croĂźtre comme des Ă©toiles. Les petites Ă©toiles brillent pour nous. » Musicologue et documentariste, Abeer Nehme voyage partout. MĂȘme s’il lui arrive de devoir limiter ses dĂ©placements en zones de guerres, elle essaie de faire porter sa voix le plus loin possible, jusque dans les camps de rĂ©fugiĂ©s. Elle s’est rĂ©cemment produite dans un camp Ă  Erbil, dans le Kurdistan irakien Presque toute la musique traditionnelle est actuellement dans les camps parce que les gens ont quittĂ© leurs maisons. C’est horrible ! dit-elle. À Erbil, j’ai fait un concert. On Ă©tait Ă  moins d’une demi-heure des camps du groupe EI. En dĂ©pit de cela, 3000 personnes sont venues. On ne pouvait faire le spectacle dans un endroit ouvert parce que l’on craignait l’arrivĂ©e de 10 000 personnes ! La laideur ne peut tuer la beautĂ©. » Abeer Nehme est nĂ©e dans la guerre et espĂšre ne pas mourir dans le mĂȘme climat. Samedi soir, elle chantera pour dire que toutes les musiques traditionnelles ont un lien et que les humains sont un ». Elle interprĂ©tera entre autres des chansons traditionnelles et des musiques liturgiques trĂšs anciennes, des berceuses, de l’a cappella, des chansons qui traitent de l’immigration, des gens qui quittent leurs maisons sans apporter leurs clefs, sans savoir s’ils reviendront vivants. Elle en rajoute J’irai aussi vers les ArmĂ©niens, les Kurdes et le soufisme avec les derviches. Je suis chrĂ©tienne, mais je peux aller partout ailleurs. Si je trouve des messages de paix, mĂȘme dans des religions qui n’ont rien Ă  voir avec mes croyances, je les chante. » La laideur ne peut tuer la beautĂ© Comment vivre en tant qu’artiste, alors que la guerre sĂ©vit en Syrie et que le Liban a accueilli plus d’un million de rĂ©fugiĂ©s syriens ? C’est trĂšs dur. Quand je me couche le soir, j’entends parfois des voix, j’imagine les gens, leurs douleurs. Je suis allĂ©e dans tous les endroits de Syrie. J’ai vu comment les gens vivaient, j’ai connu des gens qui devaient quitter leurs maisons Ă  la hĂąte, j’ai rencontrĂ© des mĂšres dont les filles ont Ă©tĂ© kidnappĂ©es devant elles. Si les politiciens voulaient la fin de la guerre, ils pourraient l’arrĂȘter en une journĂ©e, mais ils ont du pouvoir et en veulent plus. » Photo Pedro Ruiz Le Devoir Abeer Nehme Quand je me couche le soir, j’entends parfois des voix, j’imagine les gens, leurs douleurs.» Que peut faire un artiste dans ces conditions ? Ne pas arrĂȘter d’ĂȘtre un artiste. Chacun de nous a une mission. La mienne est de chanter, de dire des choses avec des mĂ©lodies, traditionnelles ou pas. Je chante en 25 langues et les gens ne comprennent pas toujours les paroles, mais ils rĂ©agissent. Dans la musique, tu peux dire ce que tu veux pour donner un message de paix, d’amour et d’unitĂ©. » Samedi soir, quelques derviches d’Alep vont tournoyer pour rĂ©pandre Ă©galement de l’amour. Voici en substance, le tĂ©moignage de l’un d’entre eux, Khaled Mawlawi, exilĂ© aux États-Unis depuis un an et demi Les derviches de Damas sont restĂ©s dans la ville. Quant Ă  ceux d’Alep, il y en a qui sont morts, d’autres se sont enfuis en Turquie, au Liban ou dans d’autres rĂ©gions de Syrie. Il y en a qui sont encore lĂ . Un d’entre eux n’a pu obtenir de visa pour venir Ă  MontrĂ©al. Il est coincĂ©. Il ne peut plus accĂ©der Ă  sa maison et se cache dans un autre endroit. Il est allĂ© au Liban pour sa demande de visa, mais pour voyager, ce n’est pas facile. » Et lui, Khaled Mawlawi, comment a-t-il vĂ©cu la guerre avant son exil ? Au dĂ©but de la guerre, c’était tolĂ©rable Ă  Alep, mais lorsque c’est devenu intenable, je me suis enfui en Arabie saoudite avant d’aller aux États-Unis. Ma famille est dispersĂ©e entre Alep et Damas. Quelques-uns pratiquent toujours notre rituel soufi, mais certains sont plus libres que d’autres. Ça dĂ©pend des jours et des rĂ©gions. » À voir en vidĂ©o

Phonétique(Cliquez pour la liste complÚte): aéra aérai aérais aérait aéras aérùt aÚre aéré aérée aérées aérer aérera aérerai aérerais aérerait aéreras aÚres aérés aheurté ahuri ahurie ahuries ahurir ahurira ahurirai ahurirais ahurirait ahuriras ahuris ahurit ahurßt air aira airai airais airait airas airùt aire airé airer airera airerai airerais airerait aireras
60 % Selon un rĂ©cent sondage, 60 % des AmĂ©ricains sont favorables au principe de neutralitĂ© du Net. La nĂ©cessitĂ© de partir Ă  la conquĂȘte du monde immatĂ©riel La naissance du monde immatĂ©riel est attribuĂ©e aux Etats-Unis d'AmĂ©rique. Au dĂ©but des annĂ©es 1960, la rĂ©volution informatique instaure une course Ă  l'innovation technologique quasi-permanente. Dans le mĂȘme temps, les risques d'affrontement nuclĂ©aire incitent le DĂ©partement de la DĂ©fense amĂ©ricain Ă  trouver des parades pour prĂ©server le fonctionnement des communications militaires. Dans un premier temps, une agence dĂ©pendant du Pentagone, la Darpa Defense Advanced Research Projects Agency, est missionnĂ©e pour concevoir un systĂšme de communication capable de rĂ©sister aux effets d'une attaque nuclĂ©aire. Cette dĂ©marche aboutit en 1968 Ă  la mise en place d’un rĂ©seau dĂ©centralisĂ© nommĂ© Arpanet. Son principe repose sur l'interconnexion d'un ensemble d'ordinateurs et sur un nouveau mode de transferts de donnĂ©es par commutation de paquets. Durant ces annĂ©es de recherche, des liens sont tissĂ©s entre le monde militaire et certaines universitĂ©s qui vont profiter de ces Ă©changes pour crĂ©er l'embryon d'un rĂ©seau informatique. D'autres Ă©quipes mĂšnent des recherches sur des terrains similaires. [...] Les Etats-Unis furent trĂšs tĂŽt confrontĂ©s aux questions stratĂ©giques que posait ce nouvel Ă©chiquier. Les risques de pillage technologique par l'URSS et ses pays satellites du Bloc de l'Est lĂ©gitimĂšrent le dialogue que l'appareil de DĂ©fense et des agences de renseignement telles que la National Security Agency NSA ont tissĂ© avec les universitĂ©s et les entreprises en cours de crĂ©ation dans le secteur des technologies de l'information. Ce lien objectif facilite les Ă©changes d'information entre le monde militaire et civil. Il en dĂ©coule une sorte d'esprit de connivence qui se traduira par la suite par des synergies durables entre les crĂ©ateurs de start-up et les garants de la stratĂ©gie de puissance amĂ©ricaine concernant le monde immatĂ©riel. L'ouverture d'Internet et sa frĂ©quentation croissante par toutes les nationalitĂ©s oblige le Pentagone Ă  crĂ©er en 1983 le rĂ©seau spĂ©cifiquement militaire Milnet. Cette dissociation entre les objectifs purement militaires et l'appropriation d'Internet par le monde civil conduisent les autoritĂ©s amĂ©ricaines Ă  reconfigurer leur approche du rĂ©seau. A partir de 1977, elles confient sa gestion Ă  une agence civile, la National Science Foundation NSF, qui doit aider les jeunes universitaires Ă  finaliser des projets de recherche dans le domaine. Le monde militaire conserve un droit de regard important sur la gestion quotidienne d'Internet par le biais d'un service de la Darpa, l'Assigned Numbers Authority IANA. Les Etats-Unis ont exercĂ© une mainmise sur le systĂšme par la localisation sur leur territoire de dix des treize serveurs racines mondiaux. Ils ont ajoutĂ© Ă  cette maĂźtrise de l’infrastructure du contenant, un droit de regard sur l'attribution des adresses IP. Dans un premier temps, il s’agissait d’une dĂ©marche directe par l’intermĂ©diaire de l’administration fĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine des tĂ©lĂ©communications, rattachĂ©e au ministĂšre du commerce. Mais la croissance exponentielle des internautes de tous pays a obligĂ© les États-Unis Ă  se faire moins voyants en passant par une dĂ©marche plus indirecte pour prĂ©server leur avantage en termes de puissance politique. En 1998, ils créÚrent pour la circonstance une sociĂ©tĂ© privĂ©e, de droit californien, l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers ICANN. Cet organisme a d’emblĂ©e un pouvoir d’influence important, puisque c’est lui qui attribue les noms de domaine au niveau mondial. Au dĂ©but des annĂ©es 2000, des voix se sont Ă©levĂ© en Europe et en Asie pour dĂ©noncer l’emprise des États-Unis sur Internet. L’ambassadeur amĂ©ricain David Gross y a rĂ©pondu lors du sommet de Tunis de novembre 2005 en dĂ©clarant qu’il s’agissait d’une question de politique nationale » afin de prĂ©server la libertĂ© informationnelle des États-Unis. Si cette polĂ©mique a eu le mĂ©rite de soulever la question fondamentale de l’avenir d’Internet en tant qu’instrument de puissance, elle n’a pas pour autant ouvert le dĂ©bat sur la conquĂȘte du monde immatĂ©riel. Une annonce est passĂ©e quelque peu inaperçue lors du second mandat du PrĂ©sident Bill Clinton, quand les autoritĂ©s amĂ©ricaines exprimĂšrent le souhait d’avoir le leadership mondial sur le commerce de l’information privĂ©e. Ceci est un extrait du livre L'art de la guerre Ă©conomique Surveiller, analyser, protĂ©ger, influencer » Ă©crit par Christian Harbulot paru aux Éditions VA Press. ISBN-13 979-1093240725. Prix 14 euros. Reproduit ici grĂące Ă  l'aimable autorisation de l'auteur et des Éditions VA Press. A dĂ©couvrir
UnpoÚme extrait des Orientales nous montre aussi tout le talent de cet auteur qui sait raconter, mais aussi et surtout suggérer les violences et les

Ces meilleurs extraits de l’Art de la guerre de Sun Tzu font suite Ă  la critique qui a en Ă©tĂ© faite sur sur Marketing Professionnel. Acheter L’art de la guerre Consultez la librairie en ligne Marketing Professionnel tous les ouvrages de planning stratĂ©gique Ă  lire. Article 3 La stratĂ©gie offensive Ce chapitre est en rapport direct avec le marchĂ©. Pour conquĂ©rir un marchĂ© il est prĂ©fĂ©rable de s’implanter lĂ  oĂč son concurrent ne s’y trouve pas. Il vaut donc mieux Ă©viter les marchĂ©s saturĂ©s par la concurrence et la concurrence directe. Il s’agit donc de prendre des parts de marchĂ© au fur et Ă  mesure et ainsi de devenir challenger. Pour cela une entreprise doit en premier lieu analyser les opportunitĂ©s Ă  conquĂ©rir sur le marchĂ© et dĂ©celer les forces et faiblesses de son entreprise ainsi que du leader du marchĂ©, au lieu de s’y lancer prĂ©maturĂ©ment. Une fois que l’entreprise dispose d’une part de marchĂ© consistante, elle peut enfin se permettre d’attaquer celle de son concurrent principal. Nous pouvons donc en conclure que ce chapitre traite de l’analyse SWOT. Il est mauvais de combattre plus gros que soi sur le mĂȘme terrain ou avec des moyens que notre concurrent maĂźtrise mieux. Quelle faiblesse de mon concurrent mon approche marketing attaque-t-elle ? Quelles sont mes propres vulnĂ©rabilitĂ©s et comment vais-je Ă©viter qu’elles me nuisent sur le marchĂ© ? Article 5 Énergie C’est le mouvement impĂ©tueux des eaux rapides qui fait rouler les galets » Exemple pour un produit le marchĂ© est conquis / PĂ©nĂ©trĂ© par la marque, + il est facile de vendre ses/ son produits. FidĂ©lisation de la cibleDe plus, moins d’énergie seront par la suite nĂ©cessaire, car le produit sera bien lancĂ© et bien implantĂ©. C’est l’inertie du marchĂ©, et donc l’élan de notre est celui des pierres rondes dĂ©gringolant d’une montagne haute de plusieurs milliers de pieds. Pierres rondes = notre haute de plusieurs milliers de pieds = Importance de la communication pour lancer un produit sur un marchĂ©Et ceci donne notre Élan au produit et notre conquĂȘte imminente du marchĂ© par notre produit Article 7 ManƓuvre Si une entreprise dĂ©cide de s’implanter sur le mĂȘme marchĂ© qu’un concurrent direct, il s’agira de bouger vite, au bon moment. Si l’entreprise se fixe un objectif Ă  atteindre, elle peut se permettre de faire diversion en laissant son principal concurrent s’attaquer Ă  d’autres parts de marchĂ©s qualifiĂ©s d’opportunitĂ©s pour celui-ci. Pendant ce temps l’entreprise aura le temps de se prĂ©parer afin d’atteindre son objectif. On sait que le fait d’arriver les premiers dans un marchĂ© constitue souvent une avance quasi insurmontable vis-Ă -vis de la concurrence. Encore faut-il avoir d’autres atouts, notamment un bon produit. Donc Ă  nouveau il s’agit de bien s’y prĂ©parer et de connaĂźtre ses forces et faiblesses. Ce facteur de rapiditĂ© est essentiel Ă  la rĂ©ussite de notre entreprise, mais il ne s’agit pas de s’y implanter trop tĂŽt non plus. Une entreprise doit donc se poser certaines questions Quelle importance a la rapiditĂ© dans mon entreprise et comment mes concurrents l’utilisent-ils ? Quels moyens puis-je mettre en Ɠuvre pour maximiser la composante rapiditĂ© dans mon segment de marchĂ© ? Par ailleurs ce chapitre traite briĂšvement des alliances Ă  ne pas nĂ©gliger sur le marchĂ©. En effet les alliances ont notamment comme effet de limiter la capacitĂ© de dĂ©ploiement du concurrent. Acheter L’art de la guerre Article 8 Les neuf variables Sun Tzu dit Ordinairement l’emploi des armĂ©es relĂšve du commandant en chef, aprĂšs que le souverain l’a mandatĂ© pour mobiliser le peuple et assembler l’armĂ©e. Un bon gĂ©nĂ©ral ne doit jamais dire Quoi qu’il arrive, je ferai telle chose, j’irai lĂ , j’attaquerai l’ennemi, j’assiĂ©gerai telle place. La circonstance seule doit le dĂ©terminer ; il ne doit pas s’en tenir Ă  un systĂšme gĂ©nĂ©ral, ni Ă  une maniĂšre unique de gouverner. Chaque jour, chaque occasion, chaque circonstance demande une application particuliĂšre des mĂȘmes principes. Les principes sont bons en eux-mĂȘmes ; mais l’application qu’on en fait les rend souvent mauvais. » Si on devait appliquer cet axe stratĂ©gique dans le monde Ă©conomique d’aujourd’hui, on constate qu’il y a des similitudes avec toute approche Marketing d’une entreprise. Ainsi l’approche de Sun Tzu d’ Aller chercher quelque endroit spacieux et vaste oĂč vos troupes puissent s’étendre » ressemble Ă©trangement Ă  celle d’une gondole de supermarchĂ©. Plus de visibilitĂ© afin de noyer l’adversaire, plus on s’impose, plus l’adversaire n’est plus Ă  l’abri d’une attaque. Ainsi prenons l’exemple de Coca Cola, qui avec sa gamme bien fournit, impose son rouge distinctif dans le rayon des sodas. Article 10 De la configuration du terrain ConnaĂźtre son adversaire et se connaĂźtre soi mĂȘme permet de remporter la victoire sans aucun risque ; connaĂźtre le moment de l’attaque et les conditions du terrain, c’est s assurer une victoire absolue. » Ce qui peut ĂȘtre aujourd’hui interprĂ©tĂ© comme connaĂźtre son entreprise + connaĂźtre ses concurrents = veille concurrentielle. ConnaĂźtre le moment de l’attaque pour le moment adĂ©quate du lancement de produit Condition du terrain attente des consommateurs et connaissance de notre cible Victoire Absolue ConquĂȘte du marchĂ© et leadership Analyse Interne + Analyse du MarchĂ© externe Connais ton adversaire et connais toi toi-mĂȘme et tu pourras sans risque livrer 100 batailles » Cette tactique pourra ĂȘtre exercĂ©e indĂ©finiment Acheter L’art de la guerre Chapitre 11 – Des neuf sortes de terrains La conquĂȘte de nouveaux terrains est un Ă©lĂ©ment primordial pour Sunzi. Il faut connaĂźtre son adversaire, l’étendue du terrain que l’on veut gagner, sa topographie, nos forces et nos faiblesses sur ce terrain et surtout, il faut savoir motiver ses troupes car sans elles et sans leur combativitĂ© nous ne pourrons pas obtenir ce que nous convoitons. Ce livre sur la stratĂ©gie militaire est Ă©galement valable dans le monde de l’entreprise car on y emploi Ă©galement un vocabulaire guerrier. Gagner des parts de marchĂ© face Ă  ses concurrents, conquĂ©rir et dĂ©velopper de nouveaux marchĂ©s, mettre en place des stratĂ©gies marketing, etc. Si durant cette guerre que se mĂšnent les entreprises, le sang ne coule pas, nous avons cependant des camps qui s’opposent, des vainqueurs et des vaincus. Sun Tzu, dans ce chapitre, dĂ©crit neuf types de terrains – Le terrain de dispersion. C’est la place qu’occupe l’entreprise sur le marchĂ©, ses parts de marchĂ©. – Le terrain de fuite facile. Terrain sur lequel l’entreprise vient de pĂ©nĂ©trer et qui est peu occupĂ© par la concurrence. – Le terrain Ă  disputer. C’est un marchĂ© porteur sur lequel personne ne se trouve, il reprĂ©sente l’avenir vers lequel on doit se tourner. – Le terrain de communication. MarchĂ© sur lequel les besoins sont connus mais pas satisfaits. – Le terrain carrefour. Il peut reprĂ©senter un nouveau marchĂ© pour notre entreprise ou nos concurrents mais ne correspond pas Ă  ce que nous faisons. Il faut s’adapter aux besoins de ce marchĂ©. – Le terrain de retour difficile. C’est le marchĂ© qu’occupe la concurrence. – Le terrain difficile. MarchĂ© que l’on connaĂźt mal ou que l’on aurait du mal Ă  conquĂ©rir et qui se trouve occuper par une autre entreprise. – Le terrain encerclĂ©. Un certain nombre de concurrents se trouvent sur ce marchĂ© et il n’est pas nĂ©cessaire que notre entreprise s’y trouve Ă©galement. – Le terrain mortel. MarchĂ© sur lequel nous n’avons aucune chance de faire notre place. Il vaut mieux le laisser Ă  la de ces terrains peut reprĂ©senter un marchĂ© sur lequel un ou plusieurs concurrents sont prĂ©sents. Le terrain Ă  disputer serait, quant Ă  lui, un marchĂ© sans concurrent, un marchĂ© qu’il nous faut conquĂ©rir Ă  tout prix afin de dĂ©velopper et de fortifier notre dit qu’il ne faut pas se battre sur certains terrains car les chances de rĂ©ussites sont minces, c’est pour cela qu’avant de se lancer sur un nouveau marchĂ©, l’entreprise doit rĂ©aliser une Ă©tude afin de savoir si oui ou non le potentiel de ce marchĂ© est intĂ©ressant et si elle Ă  des chances de rĂ©ussite sur ce faut Ă©galement connaĂźtre le marchĂ© que l’on convoite et ses spĂ©cificitĂ©s afin de s’y adapter pour ne pas Ă©chouer dans sa volontĂ© de conquĂȘte. Il faut avoir une action localisĂ©e mĂȘme si nos intentions sont globales. Chapitre 12 De l’attaque par le feu Si le vainqueur d’une bataille ne s’attache pas Ă  consolider les rĂ©sultats de sa victoire dans les villes et territoires qu’il a conquis, cela est de mauvaise augure ». Cela peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© dans les cas suivants – Gain d’une compĂ©tition – Rachat d’un concurrent – Augmentation des parts de marchĂ© – Consolidation des parts de marchĂ© ou d’un nouveau secteur si c’est l’achat d’un nouveau concurrent, et donc mise en pratique immĂ©diate de l’équipe pour le nouveau produit gain d’une compĂ©tition. Et de mĂȘme pour l’augmentation des parts de marchĂ©, il faut donc agir immĂ©diatement et ne pas laisser les concurrents reprendre leurs esprits et tactiques. En conclusion, ce n’est pas parce qu’on est les leaders sur un marchĂ©, qu’il ne faut plus faire de communication, ou d’amĂ©lioration sur notre marque ou produit. Bonus ! Cet ouvrage connu et reconnu dans plusieurs domaines a fait l’objet de plusieurs dĂ©clinaisons tant dans le mĂȘme mĂ©dia que dans d’autres tels que le 7e art. En effet, une manhua un manga a pu voir le jour. Ces ouvrages Ă©ponymes ont pour objet d’illustrer les stratĂ©gies de Sun Tzu. La manhua Ă©volue autour de 3 personnages principaux – un souverain, Guang, avide de pouvoir -un penseur, Sun Tzu, qui possĂšde rĂ©ponse Ă  tout – et un guerrier, Wu Ziu, tiraillĂ© par un dĂ©sir de intĂ©grant le personnage de Sun Tzu comme hĂ©ro, l’approche se veut trĂšs concrĂšte. Cette adaptation est un pari risquĂ© qui impose une grande rigueur compte tenu de l’ouvrage qu’elle un tout autre domaine, tel le cinĂ©ma, le traitĂ© de l’Art de la Guerre de Sun Tzu a aussi Ă©tĂ© adaptĂ© avec un titre Ă©ponyme, le film de Christian Duguay, diffusĂ© dimanche soir sur TF1, dont le titre original est The Art Of War, fait constamment rĂ©fĂ©rence Ă  son maĂźtre. MalgrĂ© une mise en scĂšne souvent considĂ©rĂ©e comme trop amĂ©ricanisĂ©e, pleine de prĂ©jugĂ© et de dĂ©jĂ  vu ; Wesley Snipes qui en est l’acteur principal joue le rĂŽle de Neil Shaw qui est censĂ© ĂȘtre aussi intelligent que Sun Tzu lui-mĂȘme. Des idĂ©es Ă  retenir – Toute guerre est basĂ©e sur la tromperie. – Ainsi, quand on est en mesure d’attaquer, on doit sembler dans l’incapacitĂ© de la faire. – Quand nous utilisons nos forces, nous devons paraĂźtre inactif. – Quand nous sommes proches, nous devons faire croire Ă  l’ennemi qu’on est loin. – Quand on est loin, nous devons lui faire croire qu’on est prĂȘt. – Si l’ennemi prend son aise, ne lui laissez pas de rĂ©pit. – Si ces forces sont unifiĂ©es, sĂ©parez-les. – Sun Tzu a dit Dans l’art de la guerre pratique, la meilleure chose Ă  faire est de prendre le territoire de l’ennemi entier et intact. Fracasser et dĂ©truire n’est pas si bien. De mĂȘme, il est prĂ©fĂ©rable de capturer une armĂ©e entiĂšre plutĂŽt que de la dĂ©truire, de capturer un rĂ©giment un dĂ©tachement ou une compagnie entiĂšre plutĂŽt que de les dĂ©truire. – Ainsi, combattre et conquĂ©rir dans toutes vos batailles n’est pas l’excellence suprĂȘme; l’excellence suprĂȘme consiste Ă  briser la rĂ©sistance de l’ennemi sans combattre. – Ainsi, la plus grande forme de stratĂ©gie est de contrecarrer les plans de l’ennemi; la meilleure action suivante est d’empĂȘcher la jonction des ennemis. La prochaine est d’attaquer l’armĂ©e ennemie sur le terrain. Et la pire politique est d’assiĂ©ger des citĂ©es fortifiĂ©es. – L’attaque dĂ©pend du poids de notre armĂ©e par rapport Ă  celle de notre adversaire- si elle est 5 fois plus nombreuse que celle de l’adversaire, on peut attaquer- si elle l’est 2 fois ou Ă©gale notre armĂ©e doit avoir une attitude de dĂ©fense- si elle est infĂ©rieur on se doit de se replier Pour aller plus loin dans l’Art de la guerre
 Acheter L’art de la guerre – ConfĂ©rence sur l’apport des stratĂšges chinois Ă  la pensĂ©e marketing moderne. Quels sont les points Ă  prendre en compte avant l’action stratĂ©gique ? Le combat est-il une finalitĂ© ou l’expression d’un Ă©chec d’anticipation ? La prospective est-elle un facteur-clĂ© de succĂšs ? Les rĂ©ponses Ă  ces questions sont dans Sun Tzu et les auteurs qui l’ont suivi, de -500 Ă  -100 Av. J-C. – La critique bibliographique du TraitĂ© des cinq roues, de Miyamoto Musashi – Acheter le TraitĂ© des cinq roues Gorin-no-sho – Sur un sujet proche, les citations de stratĂšges et 1003 Citations de stratĂ©gie, marketing, communication disponibles en e-book.

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 Lui, notre colonel, savait peut-ĂȘtre pourquoi ces deux gens-lĂ  tiraient, les Allemands aussi peut-ĂȘtre qu’ils savaient, mais moi, vraiment, je savais pas. Aussi loin que je cherchais dans ma mĂ©moire, je ne leur avais rien fait aux Allemands. J’avais toujours Ă©tĂ© bien aimable et bien poli avec eux. Je les connaissais un peu les Alle-mands, j’avais mĂȘme Ă©tĂ© Ă  l’école chez eux, Ă©tant petit, aux environs de Hanovre. J’avais parlĂ© leur langue. C’était alors une masse de petits crĂ©tins gueulards avec des yeux pĂąles et furtifs comme ceux des loups ; on allait toucher ensemble les filles aprĂšs l’école dans les bois d’alentour, oĂč on tirait aussi Ă  l’arbalĂšte et au pistolet qu’on achetait mĂȘme quatre marks. On buvait de la biĂšre sucrĂ©e. Mais de lĂ  Ă  nous tirer maintenant dans le coffret, sans mĂȘme venir nous parler d’abord et en plein milieu de la route, il y avait de la marge et mĂȘme un abĂźme. Trop de guerre en somme c’était tout ce qu’on ne comprenait pas. Ça ne pouvait pas s’était donc passĂ© dans ces gens-lĂ  quelque chose d’extraordinaire ? Que je ne ressentais, moi, pas du tout. J’avais pas dĂ» m’en apercevoir
Mes sentiments toujours n’avaient pas changĂ© Ă  leur Ă©gard. J’avais comme envie malgrĂ© tout d’essayer de comprendre leur brutalitĂ©, mais plus encore j’avais envie de m’en aller, Ă©normĂ©ment, absolument, tellement tout cela m’apparaissait soudain comme l’effet d’une formidable erreur. Dans une histoire pareille, il n’y a rien Ă  faire, il n’y a qu’à foutre le camp », que je me disais, aprĂšs tout
Au-dessus de nos tĂȘtes, Ă  deux millimĂštres, Ă  un millimĂštre peut-ĂȘtre des tempes, venaient vibrer l’un derriĂšre l’autre ces longs fils d’acier tentants que tracent les balles qui veulent vous tuer, dans l’air chaud d’ je ne m’étais senti aussi inutile parmi toutes ces balles et les lumiĂšres de ce soleil. Une immense, universelle n’avais que vingt ans d’ñge Ă  ce moment-lĂ . Fermes dĂ©sertes au loin, des Ă©glises vides et ouvertes, comme si les paysans Ă©taient partis de ces hameaux pour la journĂ©e, tous, pour une fĂȘte Ă  l’autre bout du canton, et qu’ils nous eussent laissĂ© en confiance tout ce qu’ils possĂ©daient, leur campagne, les charrettes, brancards en l’air, leurs champs, leurs enclos, la route, les arbres et mĂȘme les vaches, un chien avec sa chaĂźne, tout quoi. Pour qu’on se trouve bien tranquilles Ă  faire ce qu’on voudrait pendant leur absence. Ça avait l’air gentil de leur part. Tout de mĂȘme, s’ils n’étaient pas ailleurs ! — que je me disais — s’il y avait encore eu du monde par ici, on ne se serait sĂ»rement pas conduits de cette ignoble façon ! Aussi mal ! On aurait pas osĂ© devant eux ! Mais, il n’y avait plus personne pour nous surveiller ! Plus que nous, comme des mariĂ©s qui font des cochonneries quand tout le monde est paru. »Je me pensais aussi derriĂšre un arbre que j’aurais bien voulu le voir ici moi, le DĂ©roulĂšde dont on m’avait tant parlĂ©, m’expliquer comment qu’il faisait, lui, quand il prenait une balle en plein Allemands accroupis sur la route, tĂȘtus et tirail leurs, tiraient mal, mais ils semblaient avoir des balles Ă  en revendre, des pleins magasins sans doute. La guerre dĂ©cidĂ©ment, n’était pas terminĂ©e ! Notre colonel, il faut dire ce qui est, manifestait une bravoure stupĂ©fiante ! Il se promenait au beau milieu de la chaussĂ©e et puis de long en large parmi les trajectoires aussi simplement que s’il avait attendu un ami sur le quai de la gare, un peu im atient d’abord la campagne, faut que je le dise tout de suite, j’ai jamais pu la sentir, je l’ai toujours trouvĂ©e triste, avec ses bourbiers qui n’en finissent pas, ses maisons oĂč les gens n’y sont jamais et ses chemins qui ne vont nulle part. Mais quand on y ajoute la guerre en plus, c’est Ă  pas y tenir. Le vent s’était levĂ©, brutal, de chaque cĂŽtĂ© des talus, les peupliers mĂȘlaient leurs rafales de feuilles aux petits bruits secs qui venaient de lĂ -bas sur nous. Ces soldats inconnus nous rataient sans cesse, mais tout en nous entourant de mille morts, on s’en trouvait comme habillĂ©s. Je n’osais plus remuer....Serais-je donc le seul lĂąche sur la terre ? pensais-je. Et avec quel effroi !
 Perdu parmi deux millions de fous hĂ©roĂŻques et dĂ©chaĂźnĂ©s et armĂ©s jusqu’aux cheveux ? Avec casques, sans casques, sans chevaux, sur motos, hurlants, en autos, sifflants, tirailleurs, comploteurs, volants, Ă  genoux, creusant, se dĂ©filant, caracolant dans les sentiers, pĂ©taradant, enfermĂ©s sur la terre, comme dans un cabanon, pour y tout dĂ©truire, Allemagne, France et Continents, tout ce qui respire, dĂ©truire, plus enragĂ©s que les chiens, adorant leur rage ce que les chiens ne font pas, cent, mille fois plus enragĂ©s que mille chiens et tellement plus vicieux ! Nous Ă©tions jolis ! DĂ©cidĂ© ment, je le concevais, je m’étais embarquĂ© dans une croi sade est puceau de l’Horreur comme on l’est de la voluptĂ©. Comment aurais-je pu me douter moi de cette horreur en quittant la place Clichy ? Qui aurait pu prĂ©voir avant d’entrer vraiment dans la guerre, tout ce que contenait la sale Ăąme hĂ©roĂŻque et fainĂ©ante des hommes ?À prĂ©sent, j’étais pris dans cette fuite en masse, vers le meurtre en commun, vers le feu
 Ça venait des profondeurs et c’était colonel ne bronchait toujours pas, je le regardais recevoir, sur le talus, des petites lettres du gĂ©nĂ©ral qu’il dĂ©chirait ensuite menu, les ayant lues sans hĂąte, entre les balles. Dans aucune d’elles, il n’y avait donc l’ordre d’arrĂȘter net cette abomination ? On ne lui disait donc pas d’en haut qu’il y avait mĂ©prise ? Abominable erreur ? Maldonne ? Qu’on s’était trompĂ© ? Que c’était des manoeuvres pour rire qu’on avait voulu faire, et pas des assassinats ! Mais non ! Continuez, colonel, vous ĂȘtes dans la bonne voie ! » VoilĂ  sans doute ce que lui Ă©crivait le gĂ©nĂ©ral des Entrayes, de la division, notre chef Ă  tous, dont il recevait une enveloppe chaque cinq minutes, par un agent de la liaison, que la peur rendait chaque fois un peu plus vert et foireux. J’en aurais fait mon frĂšre peu reux de ce garçon-lĂ  ! Mais on n’avait pas le temps de fraterniser non pas d’erreur? Ce qu’on faisait Ă  se tirer dessus, comme ça, sans mĂȘme se voir, n’était pas dĂ©fendu ! Cela faisait partie des choses qu’on peut faire sans mĂ©riter une bonne engueulade. C’était mĂȘme reconnu, encouragĂ© sans doute par les gens sĂ©rieux, comme le tirage au sort, les fiançailles, la chasse Ă  courre !
 Rien Ă  dire. Je venais de dĂ©couvrir d’un coup la guerre tout entiĂšre. J’étais dĂ©pucelĂ©. Faut ĂȘtre Ă  peu prĂšs seul devant elle comme je l’étais Ă  ce moment-lĂ  pour bien la voir la vache, en face et de profil. On venait d’allumer la guerre entre nous et ceux d’en face, et Ă  prĂ©sent ça brĂ»lait ! Comme le courant entre les deux charbons, dans la lampe Ă  arc. Et il n’était pas prĂšs de s’éteindre le charbon ! On y passerait tous, le colonel comme les autres, tout mariole qu’il semblait ĂȘtre et sa carne ne ferait pas plus de rĂŽti que la mienne quand le courant d’en face lui passerait entre les deux y a bien des façons d’ĂȘtre condamnĂ© Ă  mort. Ah ! combien n’aurais-je pas donnĂ© Ă  ce moment-lĂ  pour ĂȘtre en prison au lieu d’ĂȘtre ici, moi crĂ©tin ! Pour avoir, par exemple, quand c’était si facile, prĂ©voyant, volĂ© quelque chose, quelque part, quand il en Ă©tait temps encore. On ne pense Ă  rien ! De la prison, on en sort vivant, pas de la guerre. Tout le reste, c’est des seulement j’avais encore eu le temps, mais je ne l’avais plus ! Il n’y avait plus rien Ă  voler ! Comme il ferait bon dans une petite prison pĂ©pĂšre, que je me disais, oĂč les balles ne passent pas ! Ne passent jamais ! J’en connaissais une toute prĂȘte, au soleil, au chaud! Dans un rĂȘve, celle de Saint-Germain prĂ©cisĂ©ment, si proche de la forĂȘt, je la connaissais bien, je passais sou vent par lĂ , autrefois. Comme on change ! J’étais un enfant alors, elle me faisait peur la prison. C’est que je ne connaissais pas encore les hommes. Je ne croirai plus jamais Ă  ce qu’ils disent, Ă  ce qu’ils pensent. C’est des hommes et d’eux seulement qu’il faut avoir peur, de temps faudrait-il qu’il dure leur dĂ©lire, pour qu’ils s’arrĂȘtent Ă©puisĂ©s, enfin, ces monstres ? Combien de temps un accĂšs comme celui-ci peut-il bien durer ? Des mois ? Des annĂ©es ? Combien . Peut-ĂȘtre jusqu’à la mort de tout le monde, de tous les fous ? Jusqu’au dernier ? Et puisque les Ă©vĂ©nements prenaient ce tour dĂ©sespĂ©rĂ© je me dĂ©cidais Ă  risquer le tout pour le tout, Ă  tenter la derniĂšre dĂ©marche, la suprĂȘme, essayer, moi, tout seul, d’arrĂȘter la guerre ! Au moins dans ce coin-lĂ  oĂč j’étais. ... " PMZKNL.
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  • l art de la guerre extrait