6 novembre 1992 5 06 /11 /novembre /1992 0254 Sheikh Muhammad Ibn SĂąlih al-UthaymĂźn Question Il arrive que dans certains pays, les femmes musulmanes puissent ĂȘtre forcĂ©es Ă enlever leur voile et de laisser leurs tĂȘtes dĂ©couvertes. Est-ce quâil leur est permis de faire cela, tout en sachant que quiconque refuse de faire cela, devra faire face Ă des consĂ©quences telles que perdre son travail ou ĂȘtre expulsĂ© dâĂ©cole ? RĂ©ponse Ce qui se passe dans ces quelques pays est une des choses par lesquelles la personne peut-ĂȘtre Ă©prouvĂ©e. AllĂąh - TaâĂąla - dit Alif, LĂąm, MĂźm. Est-ce que les gens pensent quâon les laissera dire Nous croyons ! » sans les Ă©prouver ? Certes, Nous avons Ă©prouvĂ© ceux qui ont vĂ©cu avant eux ; Ainsi AllĂąh connaĂźt ceux qui disent la vĂ©ritĂ© et ceux qui mentent. » [1] Ce que je pense est que ces femmes musulmanes dans ces pays, devraient refuser dâobĂ©ir aux gens responsables [souverains] dans ce qui est mauvais, parce quâobĂ©ir Ă ceux qui dĂ©tiennent lâautoritĂ© dans ce qui est mal nâest pas permis. AllĂąh - TaâĂąla - dit O vous les croyants ! ObĂ©issez Ă AllĂąh, et obĂ©issez au Messager et Ă ceux dâentre vous qui dĂ©tiennent le commandement » [2] Si vous rĂ©flĂ©chissez au sens de la signification de ce verset, vous noterez quâAllĂąh dit ObĂ©issez Ă AllĂąh, et obĂ©issez au Messager et Ă ceux dâentre vous qui dĂ©tiennent le commandement » et le verbe obĂ©issez » nâest pas rĂ©pĂ©tĂ© dans le troisiĂšme cas quant Ă ceux qui dĂ©tiennent le commandement. Cela indique que lâobĂ©issance Ă ceux qui dĂ©tiennent le commandement est secondaire Ă lâobĂ©issance Ă AllĂąh et Ă lâobĂ©issance Ă Son Messager. Si leur ordre est contraire Ă lâobĂ©issance Ă AllĂąh et Son Messager, alors ils ne devraient pas ĂȘtre Ă©coutĂ©s et il ne doit pas y avoir dâobĂ©issance dans ce qui contredit lâobĂ©issance Ă AllĂąh et Ă Son Messager. Il nây a pas dâobĂ©issance Ă une crĂ©ature dans la dĂ©sobĂ©issance au CrĂ©ateur. » Le malheur que la femme peut rencontrer dans ce type de situation, est quelque chose quâelle se doit de vivre avec patience, et elle devrait chercher le secours auprĂšs dâAllĂąh - TaâĂąla - dans la patience. Nous demandons Ă AllĂąh quâIl guide leurs gouvernants dans la vĂ©ritĂ©. Je ne pense pas quâon puisse forcer une femme Ă ne pas porter le voile, Ă moins que celle-ci quitte sa maison, mais si elle reste Ă la maison, personne ne pourra la forcer [Ă retirer son voile], donc quâelle fasse son possible pour rester chez elle jusquâĂ ce quâelle soit en paix face Ă cet ordre. Quant au Ă©tudes qui la mĂšneront Ă commettre ce pĂ©chĂ©, cela nâest pas permis, elle devrait plutĂŽt Ă©tudier ce dont elle a le plus besoin pour ce qui est de ses intĂ©rĂȘts religieux et de sa vie ici- bas. Cela est suffisant et peut ĂȘtre gĂ©nĂ©ralement fait Ă la maison. [3] Notes [1] Coran, 29/1-3 [2] Coran, 4/59 [3] KitĂąb Madjmuâatu Assâilat al-âUsrah al-Mouslima » - Sheikh Ibn âUthaymĂźn, Published by Samir Abou Taymyya Al-Jazairi - dans Les vĂȘtements de la femme
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Je nâaime pas le voile, je nâai jamais aimĂ© le voile. Quand je vois une femme voilĂ©e, je ressens un malaise. Je ne comprends ni le voile ni les femmes voilĂ©es. Mais lâinterdire? Non. Qui sommes-nous pour juger ces femmes et leur dĂ©fendre de porter le voile?Appelez cela comme vous voudrez, de lâangĂ©lisme, de la naĂŻvetĂ© ou de la trop grande tolĂ©rance, peu importe. Je prĂ©fĂšre ĂȘtre naĂŻve et accepter des femmes voilĂ©es au travail. Les congĂ©dier parce quâelles refusent dâenlever leur voile a quelque chose dâ nâaime pas les religions, je nâai jamais aimĂ© les religions. Elles exigent une foi absolue qui heurte mon esprit cartĂ©sien. Jamais je ne laisserai ma raison au vestiaire pour embrasser une religion. Les croyants sont convaincus quâils dĂ©tiennent la vĂ©ritĂ© et que leur Dieu est seul et unique, tout-puissant et omniscient. Ce que je dĂ©teste le plus dans les religions, câest leur aberrante capacitĂ© Ă alimenter des guerres. Je pense Ă lâAfghanistan, Ă lâIrak et Ă la Syrie qui sâenlise dans une guerre sauvage, oĂč sunnites et alaouites se battent les uns contre les autres et oĂč les intĂ©gristes prennent de plus en plus de ceux qui croient. Souvent, ils nâont pas peur de mourir, car ils ont un endroit oĂč vivre aprĂšs la mort. Câest peut-ĂȘtre pour ça que jâai si peur de la mort, moi, lâathĂ©e finie. Le nĂ©ant mâeffraie, mais je prĂ©fĂšre le nĂ©ant, aussi vertigineux soit-il, au rĂ©confort certaines femmes, porter le voile ne se nĂ©gocie pas. Elles le portent, point. Il fait partie de leur vie, de leur culture, de leur identitĂ©, de leur religion. Une religion qui ne peut pas se pratiquer Ă temps partiel. Leur demander dâĂŽter leur voile huit heures par jour est une aberration qui souligne notre ignorance profonde de la religion musulmane. Et notre peur de la diffĂ©rence. Le gouvernement veut interdire le voile aux enseignantes, aux Ă©ducatrices en garderie, aux fonctionnaires et aux travailleuses dans les hĂŽpitaux au nom dâune laĂŻcitĂ© sans compromis, une laĂŻcitĂ© qui, pourtant, existe gouvernement a peur du voile, peur de sa charge Ă©motive, peur du message quâil vĂ©hicule. Il bannit le voile intĂ©gral, niqab et burqa, ce qui est une bonne chose, tout le monde sâentend lĂ -dessus, mais le voile, le simple voile? Pourquoi lâinterdire? Parce quâil sous-entend que les femmes voilĂ©es ne sont pas Ă©gales aux hommes? Quâelles sont opprimĂ©es et incapables de choisir librement le voile? Que la poignĂ©e de femmes voilĂ©es menace lâĂ©galitĂ© homme femme au QuĂ©bec? Et que lâĂtat, dans sa grandeur dâĂąme, vole Ă leur secours?Le voile est beaucoup plus complexe que cette Ă©quation bĂ©bĂȘte voile = femmes opprimĂ©es. On infantilise ces femmes en les obligeant Ă abandonner leur voile. LâĂtat pense et dĂ©cide pour elles. Câest rĂ©ducteur et condescendant, comme si ces femmes avaient subi un lavage de cerveau qui les rendait incapables de faire des choix les femmes dĂ©cident-elles de porter le voile? Plusieurs nâont pas le choix et cĂšdent devant les pressions des hommes, de leur famille ou de la communautĂ© musulmane. Dâautres le portent par fiertĂ© ou par besoin dâaffirmer leur identitĂ©, ou parce quâelles sont croyantes et que la pratique de leur religion nâa pas de sens sans le elles de juger. Nous vivons dans un pays libre qui sâest dotĂ© dâune charte qui garantit la libertĂ© religieuse. On ne peut pas bazarder la charte parce quâil y aurait une quelconque menace qui nâa jamais Ă©tĂ© prouvĂ©e ni laĂŻcs purs et durs qui militent pour imposer leur vision du monde sont aussi des croyants. Ne lâoublions pas. Quand tu vas dans des pays musulmans, tu es obligĂ©e de porter le voile. Quand on est Ă Rome, on fait comme les Romains. » Combien de fois ai-je entendu cette phrase qui devrait me convaincre dâapprouver lâinterdiction du voile au QuĂ©bec?Oui, je porte le voile parce quâon mây oblige ou pour assurer ma sĂ©curitĂ©, que ce soit en Afghanistan, en Iran, au Pakistan ou en Syrie quand jâinterviewe des salafistes. Je dois mĂȘme porter une burqa dans le sud de lâAfghanistan, fief des talibans. Je dĂ©teste la burqa. Quand je la mets, je disparais, je nâexiste plus, comme si jâabdiquais ma libertĂ© et mon identitĂ©. Vous ne pouvez pas imaginer Ă quel point on Ă©touffe sous une pays ne sont pas des modĂšles de dĂ©mocratie. LâIran est une dictature religieuse. Alors oui, je suis obligĂ©e de me voiler. Mais le QuĂ©bec nâest pas lâIran, encore moins lâAfghanistan ou le Radio-Canada, une femme voilĂ©e expliquait Ă la journaliste Azeb Wolde-Giorghis, quâelle avait quittĂ© son pays parce quâelle Ă©tait obligĂ©e de porter le voile. Aujourdâhui, elle serait obligĂ©e de lâenlever? Quand jâai entendu cette musulmane, jâai eu honte du Parti quĂ©bĂ©cois, honte de sa vision Ă©troite de la laĂŻcitĂ© qui jette ces femmes dans des dilemmes dĂ©chirants et stĂ©riles garder le voile ou perdre son emploi.
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Le vendredi 11 octobre 2019, lors du conseil rĂ©gional de Bourgogne Franche-ComtĂ©, une femme, qui accompagne des enfants en sortie scolaire, est publiquement sommĂ©e de sortir. La raison ? L'homme politique, qui n'a pas manquĂ© de faire filmer la scĂšne, lui reproche le port de son voile. Cette affaire, qui a fait le tour de la Toile, a rĂ©veillĂ© un dĂ©bat ancien de plusieurs annĂ©es le port du voile islamique en France. Retour sur une polĂ©mique qui secoue le pays. Le voile islamique, c'est quoi ? Le voile islamique, ou hijab, portĂ©e par certaines musulmanes, leur couvre la tĂȘte tout en laissant le visage apparent. On ne peut donc pas parler ici de "voile intĂ©gral". Le terme "hijab" est un dĂ©rivĂ© de "hadjaba" qui signifie en arabe "dĂ©rober au regard". Par dĂ©finition, le voile, ou hijab, est censĂ© couvrir pour protĂ©ger ou pour cacher, mais ne sĂ©pare pas. Le voile permettrait donc de cacher les atours fĂ©minins, ici les cheveux, afin de ne pas attirer le regard des hommes. Cette interprĂ©tation ne figure pourtant pas dans le Coran, qui insiste davantage sur l'exigence de modestie dans la toilette de la femme. Pour d'autres femmes, le voile islamique peut aussi servir de marqueur identitaire de l'appartenance Ă une religion ou Ă une culture. En France, le voile fait dĂ©bat depuis des annĂ©es il est considĂ©rĂ© par certains comme "un asservissement pour la femme". Un mode de pensĂ©e jugĂ© islamophobe pour d'autres. Hijab, burqa, niqab... Quelles diffĂ©rences ? Alors que le hijab, autorisĂ© en France, ne cache que les cheveux, les oreilles et le cou, la burqa et le niqab couvrent l'intĂ©gralitĂ© de la tĂȘte et du corps. Avec la burqa, un grillage dissimule les yeux. le niqab laisse, quant Ă lui, apparaĂźtre les yeux grĂące Ă une fente. Ces deux tenues sont interdites en France car elles dissimulent le visage. Que dit la loi sur le voile islamique en France aujourd'hui ? Si le voile islamique ou hijab, contrairement Ă la burqa et le niqab, est autorisĂ© en France, il reste tout de mĂȘme interdit Ă ceux qui exercent une mission de service public, comme les fonctionnaires de l'Etat et des collectivitĂ©s territoriales, les agents SNCF ou de la CPAM. Ils ont, en effet, un devoir de neutralitĂ©. Cela s'applique au voile islamique, mais aussi Ă tout signe religieux comme la kippa chez les juifs ou encore le port d'une croix chez les catholiques. Ce principe de neutralitĂ© et de laĂŻcitĂ© n'est, en revanche, pas applicable chez les usagers des services publics, ni aux salariĂ©s dans les entreprises qui relĂšvent du Code du travail. Au contraire, la libertĂ© religieuse est posĂ©e comme un principe fondamental, tant qu'elle n'entraĂźne pas de troubles dans la sociĂ©tĂ©. Mais en fonction de la nature de l'activitĂ© de l'entreprise, le rĂšglement intĂ©rieur peut imposer certaines restrictions en matiĂšre de signes religieux, en inscrivant le principe de neutralitĂ© par exemple. Enfin, la loi de 2004 interdit le port de signes religieux ostensibles aux Ă©lĂšves dans les Ă©coles, les collĂšges et lycĂ©es publics. Ă lâuniversitĂ©, en revanche, les Ă©tudiants ont la libertĂ© de porter des signes religieux sâils le dĂ©sirent, car ils sont majeurs et ont dĂ©jĂ acquis leurs propres opinions. Le voile en France des dĂ©bats de 1989 Ă nos jours Les dĂ©bats sur le voile islamique commencent dĂšs la fin des annĂ©es 1980. Depuis, la question ressurgit rĂ©guliĂšrement dans le dĂ©bat public. En 1989, 3 adolescentes sont exclues de leur collĂšge, Ă Creil pour port du voile. Cette affaire fait partie des premiĂšres controverses les plus marquantes. Entre les annĂ©es 1990 et les annĂ©es 2000, plus d'une cinquantaine de jeunes filles sont ainsi exclues de leurs Ă©tablissements. C'est en 2004 que la loi interdit les signes religieux ostensibles Ă l'Ă©cole publique. Une entrĂ©e en vigueur qui crĂ©e une vive polĂ©mique dans tout le pays. En 2010, l'acadĂ©mie de Toulouse licencie une enseignante stagiaire qui refusait de retirer son voile pour faire la classe en primaire. En 2010, Ă Nantes, une femme au volant portant le niqab pas encore interdit Ă cette Ă©poque Ă©cope d'une amende de 22 euros pour "circulation dans des conditions non aisĂ©es". Le ministre de l'IntĂ©rieur Brice Hortefeux tente de remettre en cause la nationalitĂ© de son mari, accusĂ© de polygamie. C'est en octobre 2010 que la loi interdit le port du voile intĂ©gral dans l'espace public entre en vigueur. AprĂšs l'entrĂ©e en vigueur de cette loi, 300 femmes portant le voile intĂ©gral sont verbalisĂ©es. En 2012, une circulaire de Luc Chatel, ministre de l'Education nationale de l'Ă©poque, fait polĂ©mique elle demande aux mĂšres accompagnatrices de sorties scolaires de ne pas porter de signe religieux ostentatoire. Mais en 2013 le Conseil d'Etat ne valide pas le texte en tant que "collaborateurs occasionnels", les accompagnants ne sont pas soumis Ă la neutralitĂ© religieuse imposĂ©e par les enseignants. En 2013, un contrĂŽle mouvementĂ© d'une femme intĂ©gralement voilĂ©e Ă Trappes crĂ©e la polĂ©mique. Les affrontements entre habitants et policiers durent 3 nuits. D'autres contrĂŽles dĂ©gĂ©nĂšrent Ă Marseille, Nice ou encore Argenteuil. En 2014, aprĂšs six ans de procĂ©dure, la cour de cassation valide dĂ©finitivement le licenciement d'une employĂ©e de la crĂšche privĂ©e Baby-Loup de Chanteloup-les-Vignes. Elle refusait d'enlever son voile. 11 octobre 2019 une affaire qui relance les dĂ©bats Le 11 octobre, la polĂ©mique reprend quand un Ă©lu RN, Julien Odoul, prend Ă partie, en public, une mĂšre voilĂ©e accompagnant la classe de son fils Ă une sĂ©ance du conseil rĂ©gional de Bourgogne-Franche-ComtĂ©. Il exige de cette mĂšre de famille qu'elle retire son voile âau nom de nos principes laĂŻcsâ. Pourtant, d'aprĂšs la loi, cette femme n'a pas enfreint les rĂšgles de la RĂ©publique. La scĂšne, partagĂ©e sur les rĂ©seaux sociaux par Julien Odoul lui-mĂȘme dĂ©fraie la chronique et relance le dĂ©bat sur le voile islamique, notamment concernant les mĂšres accompagnatrices des sorties scolaires. Cette femme de 35 ans, qui s'est retrouvĂ©e, malgrĂ© elle, au coeur d'une polĂ©mique, a confiĂ© au Collectif contre l'islamophobie "avoir peur de tout" et s'inquiĂšte pour la suite. "Franchement, jâĂ©tais lĂ sans ĂȘtre lĂ . La seule chose que jâai vue, câĂ©tait la dĂ©tresse des enfants. Ils Ă©taient vraiment choquĂ©s et traumatisĂ©sâ. Fatima E. âQuand jâai vu mon fils en train de craquer, je leur ai dit que je ne pourrai plus rester. Jâavais aussi besoin de me retrouver toute seule. Je tremblais de la tĂȘte aux pieds et je me sentais en train de tomber. Je ne voulais pas craquer devant les enfants, donc je suis sortie. ... SincĂšrement, ils ont dĂ©truit ma vie.â Fatima E. Ce mercredi, la mĂšre de famille a annoncĂ©, via son avocate, qu'elle allait porter plainte contre l'Ă©lu rĂ©gional RN Julien Odoul "Il s'agit d'une plainte pour violences en rĂ©union par personnes dĂ©positaires de lâautoritĂ© publique sur mineur et majeur Ă caractĂšre raciales", dĂ©posĂ©e auprĂšs du parquet de Dijon, annonce son conseil. Me Sana Ben Hadj Younes, avocate Une autre plainte pour "incitation Ă la haine" doit ĂȘtre dĂ©posĂ©e dans les prochains jours auprĂšs du parquet de Paris, affirme Me Sana Ben Hadj Younes. Alors que, depuis cette derniĂšre affaire, la classe politique s'embrase sur le sujet du voile islamique, des pompiers de la caserne de Creil ont refusĂ©, ce lundi 14 octobre, une visite scolaire au motif que deux accompagnatrices, mĂšres d'Ă©lĂšves, portaient un voile. Depuis, les pompiers de l'Oise se sont excusĂ©s oralement auprĂšs des accompagnatrices. Et pour les enfants, une nouvelle visite doit ĂȘtre rapidement organisĂ©e. Des dĂ©bats qui agitent le monde mĂ©diatique et politique Depuis le 11 octobre, la question du port du voile dans lâespace public est de nouveau au centre des dĂ©bats, notamment dans les mĂ©dias, qui ont consacrĂ© de nombreuses unes au sujet et multipliĂ© les dĂ©bats sur les chaĂźnes d'information en continu. Une du Parisien le mercredi 16 octobre Trente ans aprĂšs, la question du voile "divise toujours", d'aprĂšs Le Parisien, qui relĂšve que le dĂ©bat agite et divise aussi le gouvernement. Pour LâOpinion, la majoritĂ© cherche Ă "garder la tĂȘte froide pour Ă©viter toute stigmatisation des musulmans", sans toutefois parvenir Ă Ă©chapper Ă cette Ă©niĂšme polĂ©mique. Le dessinateur Kak accuse le dĂ©putĂ© RN Julien Odoul dâagiter le voile comme un chiffon rouge, pour provoquer les esprits. Le Monde, quant Ă lui, a offert une tribune Ă 90 personnalitĂ©s, parmi lesquelles Omar Sy, CĂ©line Sciamma ou Christine Delphy, qui demandent Ă Emmanuel Macron de condamner l'agression de l'accompagnatrice scolaire voilĂ©e. CĂŽtĂ© tĂ©lĂ©, entre le 11 et le 17 octobre, Checknews a recensĂ© "pas moins de 85 dĂ©bats sur ce seul sujet" sur LCI, CNews, Franceinfo et BFMTV. Au total, il y a eu 286 interventions sur ce thĂšme, la palme revenant Ă TF1, qui a organisĂ© pas moins de 42 dĂ©bats sur le port du voile ces cinq derniers jours, pour 149 interventions. En plus des mĂ©dias, l'affaire a Ă©videmment suscitĂ© de vives rĂ©actions du cĂŽtĂ© des politiques, faisant ressortir les scissions entre gauche et droite. "Une Maman est une accompagnatrice. Elle n'exerce aucune influence sur les contenus d'enseignement et nâest pas soumise au principe de neutralitĂ©. La rejeter, c'est laisser penser qu'elle n'a pas sa place au sein de la RĂ©publique et prendre le risque du repli communautaire", a ainsi dĂ©noncĂ© le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du parti socialiste sur Twitter. "On a une tentative dâĂ©laborer des lois dâexception qui ne viseraient quâune seule religion", s'est agacĂ© mardi sur Europe 1 le dĂ©putĂ© insoumis Adrien Quatennens. Ă droite, c'est Eric Ciotti, le dĂ©putĂ© LR des Alpes-Maritimes qui a Ă©tĂ© l'un des plus vindicatifs sur le sujet, dĂ©nonçant la multiplication des "revendications territoriales et vestimentaires" au sein de la communautĂ© musulmane. "On a Ă©tĂ© trop naĂŻf, on a laissĂ© passer trop de choses, en disant qu'il ne faut pas crĂ©er de tensions. On a baissĂ© le regard, on a baissĂ© les yeux. On voit que la montĂ©e du communautarisme, que traduisent souvent ces 'signaux faibles', commence Ă irriguer notre sociĂ©tĂ©. Il faut arrĂȘter ça", a-t-il dĂ©clarĂ© sur BFMTV. Plusieurs Ă©lus LR sont mĂȘme allĂ©s plus loin, souhaitant l'interdiction du voile dans tout espace public. Brice Hortefeux, Nadine Morano et Christian Estrosi se sont ainsi successivement montrĂ©s favorables Ă une proposition emblĂ©matique du Rassemblement national RN, rapporte Le HuffPost. Pour l'ancien ministre de l'IntĂ©rieur de Nicolas Sarkozy, "il faut se poser la question de lâinterdiction de tout signe distinctif dans les espaces publics". L'eurodĂ©putĂ©e LR, elle, est plus directe et se dit "favorable Ă lâinterdiction du port du voile dans lâespace public". Le maire de Nice estime, quant Ă lui, que "le port du voile de maniĂšre ostentatoire dans l'espace public doit ĂȘtre interdit". Et la majoritĂ© prĂ©sidentielle dans tout ça ? La position du gouvernement est loin d'ĂȘtre claire, et surtout pas unie. L'affaire a créé une scission au sein du gouvernement, certains comme le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer se sont publiquement prononcĂ©s contre. "Le voile nâĂ©tait pas souhaitable" dans notre sociĂ©tĂ©, a dĂ©clarĂ© ce dernier, affirmant dĂ©fendre une "position rĂ©publicaine" face aux nombreuses critiques. "Je serai toujours avec ma colonne vertĂ©brale sur ces questions-lĂ . Je ne me laisserai pas impressionner par des gens qui dĂ©fendent des thĂšses communautaristes", a affirmĂ© le ministre de lâEducation nationale qui se revendique "dans la ligne de Jules Ferry et de Jean Zay". Une position partagĂ©e par la porte-parole LREM Aurore BergĂ©. InterrogĂ©e sur la proposition de loi du dĂ©putĂ© Les RĂ©publicains LR Eric Ciotti d'interdire le voile aux mĂšres de famille lors des sorties scolaires, la dĂ©putĂ©e LREM a rĂ©pondu sur LCP qu'elle soutiendrait le vote. Sa position avait alors entraĂźnĂ© lune levĂ©e de boucliers de plusieurs collĂšgues dĂ©putĂ©s, qui se sont dĂ©solidarisĂ©s en crĂ©ant dans la foulĂ©e le hashtag NotInMyName PasEnMonNom, utilisĂ© en 2015 par les membres de la communautĂ© musulmane pour dĂ©noncer les crimes commis par l'organisation Ătat Islamique. Les propos de Jean-Michel Blanquer ont de leur cĂŽtĂ© fait rĂ©agir le dĂ©putĂ© LREM AurĂ©lien TachĂ© dans une interview au Point. "Je regrette d'entendre Jean-Michel Blanquer dire que la loi protĂšge le droit de ces accompagnatrices Ă participer aux sorties scolaires - comme l'a rappelĂ© plusieurs fois la justice - et, dans le mĂȘme temps, dire qu'elles feraient mieux d'enlever le voile", dĂ©nonce-t-il. "Faisons bloc et ne nous divisons pas" Emmanuel Macron Si les dĂ©putĂ©s sont divisĂ©s sur la question, du cĂŽtĂ© de l'exĂ©cutif le message est clair non Ă la stigmatisation des musulmans. Un message martelĂ© mercredi par Emmanuel Macron, qui a tardĂ© Ă prendre position. "Faisons bloc et ne nous divisons pas pour lutter d'abord et avant tout contre la radicalisation dans notre sociĂ©tĂ©, oeuvrons pour que la RĂ©publique soit partout", a dĂ©clarĂ© le chef de l'Ătat, tout en appelant Ă "ĂȘtre intraitable avec le communautarisme". Avant lui, son Premier ministre Edouard Philippe s'Ă©tait lui aussi montrĂ© trĂšs ferme. "Je ne pense pas que l'enjeu aujourd'hui, ce soit de faire une loi sur les accompagnants scolaires", a dĂ©clarĂ© Edouard Philippe, mardi, Ă l'AssemblĂ©e nationale. "On peut porter un voile quand on accompagne une sortie scolaire mais on n'a pas le droit de faire de prosĂ©lytisme. VoilĂ l'Ă©tat du droit", a-t-il rappelĂ©, estimant que "l'enjeu, c'est de combattre efficacement et avec le soutien de l'ensemble de nos concitoyens les dĂ©rives communautaires".
C'est le MeToo du harcĂšlement vestimentaire. Des voix de femmes du Moyen-Orient vivant en Occident - ou pas - qui ont dĂ» porter le hijab - ou le porter encore - s'Ă©lĂšvent. Elles clament que le voile islamique n'est pas un vĂȘtement anodin et encore moins une libertĂ© pour les femmes. En espĂ©rant se faire entendre de certaines fĂ©ministes qui rĂ©pĂštent comme un mantra que le voile est un a commencĂ© comme un nouvel Ă©pisode de lĂąchetĂ© intellectuelle et de capitulation devant des accusations dâislamophobie. AprĂšs que le Journal de lâAssociation mĂ©dicale canadienne a publiĂ© sur sa couverture une photo dâenfants dans laquelle une petite fille portait le hijab, le chirurgien pĂ©diatrique Dr Sherif Emil, a adressĂ© une lettre Ă lâĂ©quipe Ă©ditoriale intitulĂ©e Nâutilisez pas un instrument dâoppression comme symbole de diversitĂ© et dâinclusion ». Le mĂ©decin sâinsurge contre lâutilisation banale de telles images dans la plus grande revue mĂ©dicale du Canada Il est devenu libĂ©ral » de voir le hijab comme un symbole de diversitĂ© et dâinclusion ⊠Le hijab, le niqab et la burka sont des instruments dâoppression pour des millions de filles et de femmes dans le monde qui ne sont pas autorisĂ©es Ă faire un choix ». Le Conseil national des musulmans canadiens a demandĂ© le retrait immĂ©diat du texte sur le site web du journal. La lettre a Ă©tĂ© immĂ©diatement supprimĂ©e et la rĂ©dactrice en chef a prĂ©sentĂ© ses excuses pour avoir rendu publiques les paroles erronĂ©es, blessantes et offensantes » du fois, cependant, la lĂąchetĂ© de certains a rĂ©vĂ©lĂ©, a contrario, la bravoure de tant dâautres. De nombreuses femmes du Moyen-Orient qui vivent en Occident ont rĂ©agi Ă lâincident, lançant une grande campagne sur les rĂ©seaux sociaux et exigeant quâon les Ă©coute sur les questions qui affectent leur vie, comme le code vestimentaire religieux. La campagne LetUsTalk Laissez-nous parler est devenue virale en quelques jours. En Iran, on mâa dit que, si je ne portais pas le hijab, je serais renvoyĂ©e de lâĂ©cole, emprisonnĂ©e, fouettĂ©e, battue et expulsĂ©e de mon pays. En Occident, on me dit que raconter mon histoire provoquera de lâislamophobie. Je suis une femme du Moyen-Orient et jâai peur de lâidĂ©ologie islamique. Laissez-nous parler ». Câest par ce tweet que la cĂ©lĂšbre militante iranienne contre le hijab obligatoire Masih Alinejad a rĂ©agi Ă la censure de la lettre du mĂ©decin. Avec ces mots, accompagnĂ©s dâune photo dâenfance dâelle-mĂȘme portant un hijab, elle a inspirĂ© une avalanche de confessions similaires. Son tweet a Ă©tĂ© likĂ© par plus de 30 000 personnes et le hashtag LetUsTalk a commencĂ© Ă se Iran I was told if I donât wear hijab, I get kicked out from school, I get jailed, lashes, beaten up, and kicked out from my country. In the West Iâm told, sharing my story will cause Islamophobia. Iâm a woman from Middle East and I am scared of Islamic ideology. Let us talk. Masih Alinejad đłïž AlinejadMasih December 28, 2021 Jâavais lâhabitude de retirer secrĂštement mon hijab juste pour sentir lâair dans mes cheveux. Cette idĂ©ologie mâa volĂ© ma vie », a tweetĂ© une Saoudienne en exil, Rana Ahmad. Un autre jour en Allemagne, oĂč je me promĂšne sous le soleil sans ce hijab qui me fait me sentir comme une citoyenne de seconde zone, comme je lâĂ©tais quand jâĂ©tais en Arabie Saoudite⊠», Ă©crit une autre saoudienne exilĂ©e, Loujain. Au YĂ©men, jâai Ă©tĂ© forcĂ©e de porter le hijab Ă lâĂąge de six ans et le niqab vers treize ans, et quand jâai dĂ©cidĂ© de lâenlever, la moitiĂ© de ma famille mâa abandonnĂ©e, puis quand jâai enlevĂ© le hijab et lâabaya, jâai tout perdu », confesse Basma Nasser, qui vit aujourdâhui en centaines dâhistoires similaires sont dĂ©sormais postĂ©es et partagĂ©es sur Twitter, contredisant Ă la fois les dĂ©fenseurs de lâislamisme, qui mettent en scĂšne des procĂšs en islamophobie, et certaines fĂ©ministes occidentales, qui ont aveuglĂ©ment adoptĂ© le mantra le hijab est un choix ». Pour ĂȘtre honnĂȘte, je ne mâattendais pas Ă ce que mon message crĂ©e une telle vague dans le monde, confesse Masih Alinejad Ă Charlie. Cette fois, ce ne sont pas seulement les femmes iraniennes qui sâexpriment. Je vois combien cette campagne a uni de nombreuses femmes de pays musulmans ou de communautĂ©s musulmanes en Occident. Toutes ces histoires sont pleines de douleur. Nous essayons de faire comprendre au reste du monde que nous sommes, nous les femmes qui avons vĂ©cu sous la charia, celles qui connaissons le mieux les idĂ©ologies islamiques et que nous avons le droit dâavoir peur de toutes les brutalitĂ©s que nous avons subi. Jâai le droit de raconter mon histoire ! »Elles veulent pouvoir raconter leur histoire sans ĂȘtre accusĂ©es dâislamophobie. Mais elles veulent aussi ĂȘtre entendues par les fĂ©ministes occidentales, dont beaucoup ont repris Ă leur compte les rĂšgles de pudeur religieuses sexistes et les ont dĂ©guisĂ©es en symboles dâ empowerment ». LetUsTalk sâadresse aux Occidentaux, en particulier aux fĂ©ministes, pour leur demander dâĂȘtre solidaires avec les femmes opprimĂ©es par la loi islamique », explique Ă Charlie une autre Iranienne, qui rĂ©side en France, Aghdas Khanoom pseudonyme. Jâai Ă©tĂ© rĂ©duite au silence dans mon pays, et maintenant dans le monde libre. Et câest encore plus douloureux ». Un sentiment que partage Ă©galement Shammi Haque, une journaliste bangladaise exilĂ©e en Allemagne Jâai dĂ©cidĂ© de participer Ă cette campagne dans lâespoir que les fĂ©ministes occidentales comprennent notre souffrance et notre douleur, quâelles comprennent ce que signifie rĂ©ellement le voile/hijab et quâelles cessent de le promouvoir. Au nom de la diversitĂ© ou pour protĂ©ger les minoritĂ©s, les fĂ©ministes allemandes sont aveuglĂ©es par leurs privilĂšges ». Basma Nasser, une Ă©tudiante yĂ©mĂ©nite exilĂ©e en France, insiste Ă©galement sur le fait quâ il y a certains courants politiques en France qui considĂšrent le hijab comme un choix et le voit comme une culture arabe, ce qui nâest pas vrai ; comment peut-on dire que le hijab est un choix personnel », sâil nây a pas dâautres options, si la rĂ©bellion contre le hijab est un crime dans beaucoup de pays ».Et mĂȘme si en Occident la rĂ©bellion contre le hijab nâest pas un crime au regard de la loi, des confessions publiĂ©es via LetUsTalk rĂ©vĂšlent que de nombreuses femmes ne vivent pas non plus le hijab comme un choix » dans les pays occidentaux. Je me suis convertie Ă lâislam Ă 28 ans. Jâai pleinement acceptĂ© toutes les rĂšgles et pratiques. Le hijab nâa jamais Ă©tĂ© une option. Je ne lâai jamais remis en question jusquâĂ la fin de mon mariage, lorsque jâai commencĂ© Ă lâenlever parfois lorsque jâĂ©tais seule. Lorsque mon mari lâa dĂ©couvert, il mâa dit que câĂ©tait un motif de divorce », tweete Deborah du Royaume-Uni. Au Canada, on mâa forcĂ©e Ă porter le hijab Ă 9 ans, le niqab Ă 19 ans. Jâai Ă©tĂ© reniĂ©e et menacĂ©e de mort parce que je choisis ce que je porte sur mon corps », raconte Yasmine Mohammed, qui a Ă©chappĂ© Ă un mariage forcĂ© et est devenue une militante des droits des femmes. Elle souligne quâen Occident, les femmes des communautĂ©s musulmanes peuvent ĂȘtre contraintes de se couvrir non pas par des lois, mais par des mĂ©thodes dĂ©tournĂ©es, y compris en sâentendant dire que seules les putes ne se couvrent pas et en se voyant menacĂ©e de brĂ»ler en enfer pour lâĂ©ternitĂ© ».En effet, alors que des Iraniennes continuent dâĂȘtre emprisonnĂ©es pour avoir enlevĂ© leur hijab, alors que les Afghanes rĂ©sistent aux Talibans qui effacent de nouveau les femmes de lâespace public, en Occident, nous sommes occupĂ©s Ă promouvoir le port du hijab, dans la mode, dans la publicitĂ© et dans les mĂ©dias, tout en nous auto-congratulant pour notre tolĂ©rance⊠Et les femmes du Moyen-Orient en Occident qui osent sâexprimer contre le code vestimentaire de la pudeur sont rĂ©duites au silence par les islamistes Ă droite, et par les progressistes » Ă gauche. Laissez-les parler ! âą
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